Les forces nord-coréennes ont abattu un Sud-Coréen, qui avait fait défection dans les eaux territoriales de Pyongyang, avant d’asperger son corps d’essence pour le brûler par crainte d’une contamination au coronavirus. C’est ce qu’a indiqué ce jeudi 24 septembre l’armée sud-coréenne. Le ministère de la Défense à Séoul a qualifié cet acte de « scandaleux ».
Selon l’armée sud-coréenne, l’homme, âgé de 47 ans, était un fonctionnaire du service des pêches. Avant de disparaître, il se trouvait à bord d’un patrouilleur qui naviguait à proximité de l’île frontalière occidentale de Yeonpyeong, a précisé le ministère sud-coréen de la Défense dans un communiqué. Il portait un gilet de sauvetage, a affirmé à l’AFP un responsable militaire, ajoutant que « les circonstances laissent à penser qu’il avait l’intention de faire défection » sans pour autant fournir de preuves de cette affirmation.
Selon l’agence de presse sud-coréenne Yonhap, l’homme a été localisé par les forces nord-coréennes et interrogé depuis un bateau par un responsable vêtu d’un équipement de protection. « Il a été abattu dans l’eau, selon le responsable militaire interrogé par l’AFP. Les soldats nord-coréens ont versé de l’essence sur son corps et l’ont brûlé dans l’eau. » L’ordre de l’abattre a été donné par « une autorité supérieure », selon Yonhap.
« Nous mettons solennellement en garde la Corée du Nord sur le fait que toutes les responsabilités liées à cet incident lui incombent », a fustigé le ministère sud-coréen de la Défense.
Une « zone tampon » pour empêcher une épidémie de Covid-19
En juillet, un transfuge nord-coréen qui avait fui vers le Sud il y a trois ans est retourné dans son pays en réussissant à franchir illégalement « la ligne de démarcation » qui fait office de frontière avec la Corée du Sud. Cela avait poussé les autorités nord-coréennes à décréter le confinement de la ville de Kaesong, située à la frontière, par crainte que l’individu ne soit porteur du coronavirus.
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Le commandant des forces américaines en Corée du Sud, Robert Abrams, a affirmé que les autorités nord-coréennes ont donné l’ordre d’abattre les personnes qui tenteraient d’entrer dans le pays depuis la Chine, afin d’empêcher une épidémie de coronavirus. Une « zone tampon » à la frontière a été créée, avec des soldats des forces spéciales prêts à tirer.
Jusqu’à présent, Pyongyang a affirmé ne pas avoir enregistré de cas de Covid-19 sur son territoire. La Corée du Nord a fermé ses frontières fin janvier, au moment où l’épidémie explosait en Chine, et a imposé des restrictions drastiques à sa population, notamment un confinement strict à des milliers de personnes.
(Avec AFP)