Le général malien Amadou Haya Sanogo, meneur d’un coup d’Etat qui a précipité la chute du Président Amadou Toumani Touré et la déroute de l’armée face aux rebelles dans le Nord en 2012, a effectué mardi dernier lors de la célébration du 60ème anniversaire de l’indépendance de notre pays, une apparition publique et remarquée. La parade de l’ex-putschiste selon certaines sources, n’est pas fortuite.
Lors de la cérémonie commémorative de l’indépendance du Mali présidée par la junte, la présence remarquée du général Amadou Haya Sanogo s’est faite remarquer. Lui qui était encore en prison il y a huit mois sous le président Ibrahim Boubacar Keïta aujourd’hui déchu, a pris place en tribune officielle en uniforme d’apparat, casquette à feuilles d’or, fourragère et médailles, pour suivre la parade donnée à l’occasion du 60ème anniversaire de l’indépendance. Très souriant, en lunettes noires, il a serré de nombreuses mains, devisé avec bon nombre d’officiers et s’est prêté à des selfies avec certains d’entre eux. Sur place, certains criaient Général ! Général ! Tout en sourire comme s’il célébrait son anniversaire. Cette ambiance n’est nullement pas le fruit du hasard, apprend-on. Selon certaines indiscrétions, ce sont des signes annonciateurs d’un retour dans l’appareil d’état qui mettrait en confiance l’homme qui par son coup d’Etat avait pris le 21 mars 2012 la tête de soldats entrés en mutinerie contre l’incapacité du Gouvernement à arrêter l’offensive dans le Nord des rebelles touareg et l’afflux de djihadistes en provenance des pays voisins. Les mutins avaient chassé le président Amadou Toumani Touré, mais ce coup d’Etat avait en fait précipité la déroute de notre armée.
Dans notre dernière parution, on le signalait. Parmi les membres du CNSP figure un proche d’HAya Sanogo. Et les indiscrétions font état d’une probable nomination de l’ancien capitaine de l’armée bombardée au grade de général sur un claquement de doigt.
« Amadou H Sanogo devrait rester dans son coin pour éviter d’autres problèmes ! », a laissé un internaute sur sa page Facebook. Libéré sans être jugé, l’ex-putschiste est accusé d’avoir exécuté ses frères d’armes lors du putsch. L’affaire des bérets rouges est toujours dans les mémoires des Maliens. Et nommer HAya Sanogo à un poste quel qu’il soit risque de prendre une autre allure et même mettre le pays en feu. Sa sortie a été très vite remarquée par ce fait qu’une frange de la population lui en veut pour cette histoire de bérets rouges. Certaines personnes pensent même que le nommer à un poste serait une provocation de trop pour les Maliens.
KADOASSO I.
NOUVEL HORIZON