Cette année, le gouvernement n’en finit plus de présenter des projets de budget. Après trois rectificatifs apportés à celui de 2020 en raison de la crise, il dévoile lundi 28 septembre son plan de finances pour 2021.
Bercy mise sur une croissance de 8%, un chiffre mirobolant qui ne parviendra pas à effacer les pertes infligées cette année par le coronavirus.
Dans ces circonstances, le gouvernement a dû se plier à un exercice plutôt inhabituel. L’enjeu n’est pas cette année pour le gouvernement de « boucler » son budget en tentant de ralentir les dépenses ou de trouver de nouvelles recettes. L’objectif, c’est le redressement de l’économie.
Le plan de relance sera donc central. Sur les 100 milliards d’euros promis, 30 doivent être décaissés l’an prochain. En termes de fiscalité, les entreprises bénéficieront de la majorité des soutiens avec 10 milliards d’euros de baisse d’impôt de production, et des aides à l’investissement entre autres.
Peu de mesures d’économie dévoilées
À côté de ce volet exceptionnel, le gouvernement entend assumer des engagements pris avant la crise. La baisse de la taxe d’habitation va commencer pour les ménages les plus aisés. Les crédits promis aux ministères de la Justice et de la Défense sont également confirmés.
Mais, pour l’instant, peu de mesures d’économie ont été dévoilées. La crise a par exemple fini de tuer l’ambition d’Emmanuel Macron de supprimer 50 000 postes dans la fonction publique d’Etat au cours du quinquennat.
La hausse des dépenses devrait donc essentiellement être financée par de l’endettement. La dette devrait représenter 116,2% du PIB et le déficit public rester à un niveau élevé : 6,7% du PIB. Mais, la France ne se fera pas taper sur les doigts. La Commission européenne a suspendu les règles budgétaires jusqu’à l’an prochain.
►À lire aussi: France: le plan de relance de l’économie accueilli avec prudence
Politiquement, un plan de relance pour relancer la présidence d’Emmanuel Macron
Il n’est pas question cette année pour le gouvernement de boucler son budget en tentant de freiner les dépenses ou de dégager des économies. À situation exceptionnelle, effort budgétaire complètement inédit avec ce plan de relance à 100 milliards d’euros pour tenter de redresser une économie en berne, frappée de plein fouet par la crise sanitaire.
Les entreprises en seront les principales bénéficiaires, avec également plus de 6 milliards de soutien à l’emploi des jeunes. Mais au-delà, c’est un plan d’avenir que vante Emmanuel Macron « pour préparer la France de 2030 », avec des subventions pour produire davantage dans l’hexagone et des aides à l’investissement dans les secteurs d’avenir. La transition écologique bénéficiera, par exemple, de 30 milliards d’euros.
S’agit-il d’une opération séduction des français, après la vague verte aux dernières élections municipales ? À 18 mois de la présidentielle, le chef de l’Etat tient en cas à montrer qu’il a toujours « une vision du pays » et un « agenda de transformation, de modernisation ». C’était l’une des promesses du Macronisme. Le Président joue gros : de ce plan de relance économique dépendra bien sûr également sa propre relance politique.
RFI