1970-2020 : l’hebdomadaire satirique et irrévérencieux a (déjà) 50 ans. Charlie Hebdo qui est né, rappelle-t-il, « d’une censure d’un autre journal ». À savoir, « l’Hebdo “Hara-Kiri”,interdit en 1970 par le ministre de l’Intérieur, Raymond Marcellin, au nom de la “protection de la jeunesse”. L’affront : avoir ironisé sur la mort du général de Gaulle », avec le fameux titre : « Bal tragique à Colombey : 1 mort ».
« 36 ans plus tard en 2006, “Charlie Hebdo”, de nouveau, affirmait son engagement pour la liberté de la presse, la liberté d’expression, la liberté de conscience, le droit au blasphème en publiant les caricatures de Mahomet du quotidien danois Jyllands-Posten. »
Finalement, pointe l’hebdomadaire, « au fil des ans, “Charlie”a survécu à tout : aux leçons de bienséance, aux procès en avalanche, à l’incendie de ses locaux, au massacre d’irremplaçables compagnons de route, aux menaces qui s’accumulent. Et il a bien l’intention, conclut-il, d’en reprendre pour au moins 50 ans. »
Le droit de s’en prendre aux puissants comme aux faibles
Libération rend hommage ce jeudi à Charlie en invitant dans ses colonnes ses dessinateurs et ses journalistes.
« Ils sont venus, ils sont tous là, écrit Libération, ceux qui sont restés en vie comme ceux arrivés à “Charlie” après l’attentat, et qui sont constamment menacés, traqués, surveillés, ou qui sont isolés de tous pour pouvoir dessiner et écrire. Ils ont participé à notre conférence de rédaction, lancé des idées, posé des questions, puis se sont mis à écrire et à dessiner dans nos pages. Ils sont ici chez eux, pointe encore le journal, puisque Libération les avait hébergés le lendemain de l’attentat du 7 janvier 2015, puisque c’est chez nous qu’ils avaient réalisé leur “numéro des survivants”. »
Interrogé par Libération, le directeur de Charlie Hebdo, Riss revendique le droit de s’en prendre aux puissants comme aux faibles quand ils abusent de leur pouvoir, politique ou religieux. Pour lui, qui défend la possibilité de se moquer de toute forme de pouvoir, la ligne du journal est mieux comprise et mieux soutenue qu’il y a cinq ans.
À la question : « quelle serait votre définition de “Charlie” aujourd’hui ? », Riss répond : « Depuis cinquante ans, le fil rouge du journal est de démystifier les choses, de façon à ce que le citoyen soit plus lucide sur le monde qui l’entoure, à ce qu’il ne se fasse pas baiser par les modes, les tendances, les analyses superficielles, par ce dans quoi on veut l’enfermer. À le rendre le plus libre possible par lui-même. »
Trump-Biden : un débat inquiétant pour la démocratie américaine
A la Une encore, beaucoup de réactions après le débat Trump-Biden de ce mardi aux États-Unis. Et on reste avec Libération qui constate que « les candidats se sont affrontés dans un face-à-face ahurissant de violence. Un condensé de brutalité en prime time, entre les mensonges et les appels du pied à l’extrême droite du président républicain et la perte de sang-froid du démocrate excédé de se faire couper la parole. »
Mais au-delà des invectives et du débat brouillon, « ce que l’on retiendra surtout de ce débat, pointe Le Monde, c’est l’avertissement lancé à la fin par Donald Trump sur le scrutin du 3 novembre : “Cela ne va pas bien se terminer”. À nouveau, Donald Trump a semé le doute sur la validité de l’élection présidentielle et des votes par correspondance, attendus nombreux en raison de la pandémie de Covid-19. À nouveau, il a refusé de s’engager à ne pas revendiquer la victoire et à appeler ses partisans au calme si le résultat n’était pas clairement établi à l’issue du vote ; Joe Biden, lui, s’est engagé à respecter le verdict, quel qu’il soit. »
En effet, renchérissent les Dernières Nouvelles d’Alsace, « sans ciller, le champion des Républicains a appelé ses partisans à intervenir dans les bureaux de vote. Il prévoit de contester les résultats du scrutin, qualifiés d’avance de frauduleux. Et pour couronner l’ensemble, il annonce que son sort relèvera de la seule Cour suprême, avec ce présupposé qu’elle serait à sa botte. La violence perçue des échanges personnels entre Trump et Biden en cache une autre plus profonde, qui n’a besoin ni d’invectives ni de calomnies pour effrayer : Trump a franchi la ligne rouge du respect des institutions de son pays. »
Covid-19 : vers un durcissement des mesures sanitaires ?
Enfin, « Covid-19 : le gouvernement à l’heure des choix difficiles », c’est la Une du Figaro. « Après Aix et Marseille la semaine dernière, d’autres grandes villes, comme Paris, Lyon, Lille ou Grenoble, vont-elles basculer à leur tour en zone d’alerte maximale pour le Covid-19 ? La question est sur toutes les lèvres, dans l’attente d’une intervention du ministre de la Santé qui doit s’exprimer ce jeudi. »
Et d’ores et déjà, Roland Héguy, président confédéral de l’Union des Métiers et des Industries de l’Hôtellerie, prévient dans Le Parisien : « Notre secteur ne supportera pas une nouvelle fermeture, affirme-t-il. Avant la fin de l’année, ce sont déjà 30 % des bars, hôtels, restaurants, discothèques et traiteurs de Paris et d’Île-de-France qui risquent de mettre la clé sous la porte. Et 15 % au niveau national. Cela représente 30 000 entreprises et 220 000 emplois. Sans compter les emplois induits. »
RFI