Les sanctions contre le Mali vont être levées très bientôt parce qu’il y a eu des avancées, a annoncé le représentant permanent de la Cedeao au Mali, Pr Hamidou Boly
Un président désigné et investi, un Premier ministre nommé et qui est déjà à la tâche pour la formation de son équipe… Indéniablement, le processus de mise en place de la Transition avance. Et les progrès remarquables engrangés sont appréciés par le représentant permanent de la Cedeao au Mali, l’envoyé spécial des États-Unis pour la région du Sahel et l’ambassadeur de la République algérienne démocratique et populaire. Ils ont salué les efforts consentis, hier à Koulouba, lors d’une série d’audiences accordées par le président de la Transition, Bah N’Daw.
Ainsi, la levée des sanctions imposées à notre pays par la Cedeao ne tient plus qu’à quelques détails à régler, selon le représentant permanent de la Cedeao au Mali. Le Pr Hamidou Boly était justement venu à Koulouba pour remettre au président de la Transition, une lettre du médiateur Goodluck Jonathan à propos de ces détails.
En effet, si les choix du président et du Premier ministre sont conformes aux exigences de l’organisation sous-régionale, elle tient cependant à s’assurer que le vice-président ne remplacera pas le président en cas d’empêchement. La possibilité est clairement exprimée dans la Charte de la Transition. Et cela semble intrigant pour la Cedeao qui, selon son représentant permanent, ne «veut pas que le vice-président puisse succéder au président dans des conditions pas claires». Autant, la Cedeao tient à ce que les dignitaires du régime déchu, toujours aux mains des militaires à Kati, soient libérés ou mis à la disposition de la justice.
Sur ces différentes questions, le Pr Hamidou Boly confiera que les négociations avancent. Par ailleurs, il a soutenu que les conditions posées par la Cedeao sont indiquées dans ses textes fondamentaux qui disent qu’en cas de rupture de l’ordre constitutionnel, il est mis en place une batterie de sanctions. Mais compte tenu de la situation déjà fragile de notre pays, a-t-il expliqué, les sanctions ont été modérées pour limiter les dégâts. Et de rassurer qu’elles vont être levées très bientôt, parce qu’il y a eu des avancées. Le Pr Hamidou Boly n’a pas manqué de féliciter le président Bah N’Daw pour sa nomination à ce «poste très prestigieux» et il l’a encouragé à œuvrer, en collaboration avec la Cedeao, pour l’intérêt du peuple malien.
Après cette audience, le chef de l’État a reçu Dr J. Peter Pham, l’envoyé spécial des États-Unis pour la région du Sahel qui effectue une visite de quatre jours dans notre pays. En se rendant à Koulouba, il notifiait ainsi le soutien de son pays au processus en cours.
Les États-Unis saluent, en effet, le choix d’un président et d’un Premier ministre civils pour diriger la Transition. C’est un «premier pas vers le retour à l’ordre constitutionnel», selon Dr J. Peter Pham, dont le pays se réjouit également de l’engagement des autorités de la Transition à organiser les élections dans un délai de 18 mois.
Sur le plan sécuritaire, les États-Unis demeurent convaincus que les dispositions centrales de l’Accord pour la paix et la réconciliation restent pertinentes pour la stabilité à long terme du Mali, et que leur mise en œuvre pourrait avoir un impact positif significatif sur la région du Sahel.
De même, ils accordent un grand intérêt au respect des droits de l’Homme. Raison pour laquelle, Dr. J. Peter Pham a souhaité que l’équipe de Transition prenne des «mesures concrètes pour prévenir, enquêter et poursuivre les violations des droits de l’Homme commises par les Forces de sécurité». Lui aussi a insisté sur la libération des personnalités «détenues, en l’absence d’accusations crédibles».
Ce déplacement de l’envoyé spécial américain intervient après qu’il ait annoncé, la semaine dernière, une aide humanitaire américaine supplémentaire de près de 152 millions de dollars pour la région du Sahel, dont près de 54 millions pour le Mali. Cette enveloppe viendra renforcer l’assistance du gouvernement américain à notre pays, notamment dans le domaine humanitaire.
L’audience accordée par le président à l’ambassadeur de l’Algérie, Boualem Chebihi, a bouclé la série. Avec le diplomate algérien, il a été essentiellement question des relations bilatérales. Relations qui sont basées sur la géographie et sur une histoire forgée dans le combat libérateur commun pour les indépendances. Aujourd’hui encore, selon Boualem Chebihi, la conjoncture et les défis de l’heure «nous obligent à travailler ensemble».
Les étapes franchies dans la mise en place des organes de la Transition ont été saluées par le diplomate algérien. Son pays, en tant que parrain du processus de paix, attend avec impatience la formation du gouvernement, dont l’avènement permettra de relancer la mise en œuvre de l’Accord.
À cause de la crise sociopolitique, a-t-il déploré, ce processus a connu une «certaine stagnation». Boualem Chebihi a souligné que cet accord est tout aussi important pour le Mali que pour l’Algérie, car les objectifs stratégiques qui y sont inscrits, à savoir la paix et la réconciliation, sont des préoccupations majeures pour les deux pays.
Source: Essor