Le karité appelé vitellaria paradoxa ou « chi yiri » en bambara est un arbre de la famille des sapotacées. Les amandes de ses noix sont utilisées pour fabriquer le beurre de karité. Prisé au Mali, ce produit a des multiples effets bénéfiques sur le corps et sur la peau.
Provenant de la noix de karité, le beurre de karité est une huile végétale, une substance comestible. Il est principalement consommé depuis des millénaires dans la cuisine traditionnelle. Généralement, on trouve ce produit dans la 3e région Sikasso, mais aussi à Kati, Bancoumana et plusieurs autres localités du pays. Le Mali est le deuxième producteur de beurre de karité après le Nigeria (environ 20 millions de pieds de karité en 2017).
Le beurre de karité à l’état naturel à des effets positifs sur le corps, mais aussi sur la peau en la rendant assouplissante. Appelé aussi « l’or des femmes », le beurre de karité entre dans la composition de plusieurs autres produits cosmétiques et pharmaceutique. Cet ingrédient est utilisé pour des soins de cheveux, des rituels sacrés et les cérémonies. On lui reconnait en outre des propriétés anti-inflammatoires et une action anti-oxydante.
Cependant, de nombreuses femmes évoluent dans le domaine du karité à commencer par le ramassage des noix, l’extraction du beurre, la transformation artisanale et la vente.
Ainsi, Mme Dembélé Aminata Coulibaly est vendeuse grossiste de beurre de Karité depuis plusieurs années au marché de Boulkassoumbougou en Commune I du district de Bamako. Selon elle, le marché n’est pas aussi rentable comme avant en raison de l’exportation des noix de karité vers les pays voisins et même européens.
« Je vends le beurre de karité depuis plus de 25 ans. Je m’approvisionne dans les communes environnantes du district notamment Sanankoroba, Kati, Ouéléssébougou, Bancoumana. Avant, on vendait le kilo gramme à 200-250 F CFA. Mais aujourd’hui le prix du kilo varie entre 1000 et 1500 F CFA. Maintenant, à cause de la mal organisation dans la filière du karité, surtout la vente des noix de karité, souvent on a du mal à se procurer du beurre », explique la commerçante.
A en croire Mme Dembélé, le beurre de karité existe depuis la nuit des temps et fait partie de la tradition malienne. Aussi, c’est le premier produit utilisé sur le corps du nouveau-né afin de le protéger de plusieurs maladies.
Baba Coulibaly, guérisseur, rappelle que le beurre de karité est un remède traditionnel depuis les temps anciens. « Non seulement, il rentre dans le cadre de l’alimentation, mais il permet aussi de se protéger contre le mauvais sort, les maladies, les courbatures et surtout pour les enfants si on prononce des incantations », dit-il.
« Beaucoup de femmes viennent me voir avec leurs enfants pour des problèmes de santé. Je leur donne des remèdes à base du beurre de karité et quelques jours après ces mères sont soulagées avec l’état de leur bébé », ajoute M. Coulibaly.
De nombreuses femmes exercent le métier d’extraction du beurre de karité. Mme Diarra Fanta Diarra nous explique cependant que le processus est long et ne peut se faire qu’en associant plusieurs femmes. Elle reconnaît avoir bénéficié plusieurs formations dans le domaine et envisage d’ouvrir son propre centre de transformation de beurre de karité.
Au Mali, plusieurs structures sont à pied d’œuvre pour une bonne organisation de la filière karité. Il s’agit de la formation des acteurs, la maîtrise des techniques améliorées, la mise en place des infrastructures pour la collecte des noix et surtout la vente et la transformation du beurre de karité.
Selon le document de la 9e session du Conseil supérieur de l’agriculture, tenu en mai 2019, le Mali dispose d’un potentiel énorme d’amandes. Le rendement pour la production de beurre de karité se situe entre 35 et 40 % du produit brut.
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