Colonel Sadio Camara : MINISTRE DE LA DÉFENSE ET DES ANCIENS COMBATTANTS
Natif de la ville-garnison de Kati, le nouveau détenteur du portefeuille de la Défense et des Anciens combattants, qui occupait jusqu’à une date récente le 3è rang dans l’ordre de préséance au sein du Comité national pour le salut du peuple (CNSP), ne devrait nullement se sentir en terrain inconnu. Son parcours dans l’Armée lui sera d’un appui certain. Homme de terrain, le colonel Sadio Camara a participé à plusieurs opérations dans le Nord et le Centre de notre pays.
Il s’agit en l’occurrence des opérations « Soutara » en 2002, « Djiguitougou » (2008), « Badenko » en 2011 et « Maliba » (2015). à ses qualités d’homme de terrain s’ajoute un talent d’instructeur hors norme pour avoir été le directeur du Centre de formation du contingent 2013 à Markala.
Ce parcours brillant du nouveau ministre de la Défense n’a rien de surprenant tant il est passionné du kaki depuis sa tendre enfance. Après les premiers pas à l’école primaire Molo Coulibaly de Kati, Sadio Camara intègre le Prytanée militaire où il obtint le baccalauréat en 1999. La même année, il est incorporé dans l’Armée comme première classe avant sa nomination comme élève officier d’active. Par la suite, il décroche le diplôme de chef de section interarmes.
Sept ans plus tard, il effectue son cours d’application à l’Académie militaire de Sizanchang (Chine) dans le domaine de la protection des hautes personnalités. De 2014 à 2015, le colonel Camara suit dans le même pays, la formation du diplôme d’état-major.
Au titre de la formation continue, il effectue un séminaire sur la gestion des crises aux États-Unis en 2008 et participe, deux ans plus tard, à un séminaire de haut niveau sur la lutte contre le terrorisme au Sahel.
Ancien directeur du Prytanée militaire de Kati entre 2016 et 2020, Sadio Camara a occupé plusieurs fonctions dans la sphère militaire. Il a commandé tour à tour les compagnies territoriales suivantes : Groupement d’intervention n°2 de la Garde nationale à Bamako, Compagnie territoriale du District, 11è Compagnie spéciale de Tunezit de Kidal.
Cet officier supérieur est polyglotte. Il parle soninké, bambara, français, russe et anglais. Il est marié et père de cinq enfants.
Lieutenant-colonel Abdoulaye Maïga : MINISTRE DE L’ADMINISTRATION TERRITORIALE ET DE LA DÉCENTRALISATION
Organiser des élections générales, crédibles et transparentes est une mission essentielle de la Transition qui s’ouvre dans notre pays. Cette tâche, a priori ardue, est, à n’en pas douter, à la portée du nouveau ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, au regard de son parcours impressionnant.
Né le 12 mai 1981 à Bamako, le lieutenant-colonel Abdoulaye Maïga est détenteur depuis 2011, du doctorat en sécurité internationale et défense décroché à l’école doctorale de droit-Université Jean Moulin de Lyon (France). En 2008, le nouveau ministre de l’Administration territoriale a eu, dans le même pays, le master 2 professionnel en Droits de l’Homme et Droit international humanitaire à l’Université d’Evry Val d’Essonne.
Ces parchemins ont permis à Abdoulaye Maïga d’être officier chargé de programme et analyste en charge du terrorisme, de l’extrémisme violent et de la sécurité maritime à la direction de l’Alerte précoce de la Cedeao depuis décembre 2016. Entre 2014 et 2016, il a été analyste Alerte et prévention au centre africain d’études et de recherche sur le terrorisme de l’Union africaine.
Au Mali, en 2014, l’officier supérieur fut commandant du Groupement d’intervention de la gendarmerie mobile de la Légion de Bamako. La même année, il devient chef de cabinet à la direction générale de la gendarmerie nationale. De 2011 à 2014, Abdoulaye Maïga a participé à la Mission de l’Organisation des Nations unies pour la stabilisation en République démocratique de Congo (Monusco).
Jusqu’à sa nomination au poste du ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, le lieutenant-colonel Abdoulaye Maïga enseignait à l’école de maintien de la paix Alioune Blondin Beye la réforme du secteur de la sécurité au Master en maintien de la paix et en reconstruction post-conflit.
Mohamed Sidda Dicko : MINISTRE DE LA JUSTICE ET DES DROITS DE L’HOMME, GARDE DES SCEAUX
Il est sans doute en terrain connu pour avoir travaillé longtemps dans les juridictions, les structures de contrôle et les institution de notre pays. Mohamed Sidda Dicko arrive donc à la tête de ce département stratégique avec des compétences prouvées. Inspecteur en chef des services judiciaires jusqu’à sa nomination, il s’est forgé une réputation de magistrat exemplaire.
Mohamed Sidda Dicko intègre le corps des magistrats en 1986, après une année de formation à l’Institut national de formation judiciaire. Une maîtrise en sciences juridiques, décrochée à l’école nationale d’administration (1980-1984), lui avait ouvert les portes de ce prestigieux Institut. Le jeune magistrat est affecté alors à la direction nationale des affaires civiles et du sceau, comme chef de section droit social et commercial.
De 1987 à 1991, Mohamed Sidda Dicko devient le substitut du procureur de la République près le Tribunal de première instance de Bamako. Et après un bref passage (février-juin 1991) au secrétariat général du gouvernement, il est nommé au ministère chargé du Contrôle général d’état (redevenu Contrôle général d’état). Il exercera la fonction de contrôleur d’état jusqu’en 1997 et durant laquelle il a audité la gestion des anciens dirigeants du régime de Moussa Traoré.
Puis, Mohamed Sidda Dicko travaille successivement comme conseiller technique au ministère de la Justice (1997-1998), chargé de mission auprès du président de la République en tant que chef adjoint de la cellule juridique (mars-décembre 1998), conseiller à la section des comptes de la Cour suprême (février-décembre 2002), contrôleur des services publics de 2002 à 2008 et membre de la Cour constitutionnelle (2008-2012).
à partir de septembre 2012 jusqu’en 2014, il est nommé procureur de la République près le Tribunal de grande instance de la Commune III de Bamako, chargé du Pôle économique et financier. Et en octobre 2015, directeur général de l’Institut national de formation judiciaire «Maître Demba Diallo». Mohamed Sidda Dicko a également été directeur des études et des stages de l’école régionale supérieure de la magistrature (ERSUMA-OHADA) au Bénin (décembre 1998-janvier 2001).
Titulaire aussi d’un Master en Business Administration, le nouveau Garde des Sceaux a participé aux réformes majeures dans le secteur de la justice : Forum sur la justice en 1999, élaboration des textes législatifs et règlementaires relatifs aux juridictions.
Colonel Modibo Koné : MINISTRE DE LA SÉCURITÉ ET DE LA PROTECTION CIVILE
Au regard du background du nouveau ministre de la Sécurité et de la Protection civile, la mission d’apporter la quiétude et un sommeil tranquille aux Maliens devrait être accomplie. Le colonel Modibo Koné est, en effet, un leader qui a fait ses preuves au sein de la Garde nationale.
Chef de poste du commandement tactique à Koro (Région de Mopti) de 2016 jusqu’aux événements du 18 août dernier, ce valeureux officier supérieur a occupé plusieurs autres postes de responsabilité dans la chaîne de commandement de l’Armée avant sa nomination comme ministre de la Sécurité et de la Protection civile. Il s’agit notamment du poste de commandant de Compagnie (CDT) de 2008 à 2012, de cette année à 2016 celui du Groupement régional (GNM-1) de Kayes.
Né en 1977 à Bamako, le colonel Modibo Koné est un pur produit des écoles militaires maliennes. Après son baccalauréat décroché en 1999 au Prytanée militaire de Kati, il intègre la prestigieuse École militaire interarmes de Koulikoro (EMIA), la même année.
Figure connue de la Garde nationale pour son humilité et sa modestie, le colonel Koné est surtout un homme d’expérience. Ainsi après son cycle d’officier à l’EMIA, il poursuivra entre 2009 et 2015 plusieurs formations notamment en Chine à travers le cours d’officier de garde spéciale en 2000 et le cours d’état-major en 2014 à Koulikoro.
Du haut de ses 43 ans, le colonel Modibo Koné est aussi un militaire de terrain. Il a participé à plusieurs opérations sur le théâtre en l’occurrence (Assalam1 et 2, Opérations Maliba, Badenko, Djiguitougou et Dambé). Jovial mais ferme quand il le faut, l’ex-3è vice-président du Comité militaire pour le salut du peuple (CNSP) devrait avoir du grain à moudre eu égard à la dimension des défis sur le plan sécuritaire dans notre pays.
Honoré de la médaille commémorative de campagne et de celle du Mérite militaire, le nouveau ministre en charge de la Sécurité est marié et père de trois enfants. Il aime la musique et pratique régulièrement le sport.
Colonel-major Ismaël Wagué : MINISTRE DE LA RÉCONCILIATION NATIONALE
Nombre de Maliens le connaissent comme le visage et la voix du Comité national pour le salut du peuple (CNSP). L’explication tient au fait que dans la nuit du 18 au 19 août 2020, nos compatriotes verront le colonel-major Ismaël Wagué, donner lecture de la toute première déclaration qui révélera le groupe d’officiers qui a pris le pouvoir suite à la démission du président Ibrahim Boubacar Keïta.
Le colonel-major Ismaël Wagué, 45 ans, était jusqu’à cette date le chef d’état-major adjoint de l’Armée de l’air. Homme de terrain, celui qui est à la fois pilote de chasse, de transport et d’avion léger, a derrière lui une carrière professionnelle riche.
Ismaël Wagué a effectué sa formation à l’école royale de l’air au Maroc. Il a obtenu ensuite son diplôme du cours de capitaine au Nigeria avant de passer à l’école d’état-major au Mali et à l’école de guerre en Chine. Ces parchemins lui ouvriront les portes de la sphère militaire malienne où il occupera de hautes fonctions : commandant de l’escadrille de chasse de la Base 101 de Sénou, chef de la division matériel et hydrocarbures à l’état-major de l’Armée de l’air, commandant de la Base aérienne 101 de Sénou.
Le nouveau ministre de la Réconciliation nationale a été aussi commandant de la région aérienne n°2, chef du centre des opérations aériennes de théâtres, chef de la cellule de coordination Air au sein du PCI.AT de la force conjointe du G5 Sahel, commandant par intérim de la zone de Défense n°6, commandant par intérim du secteur 4 de l’opération «Dambé ».
Cette expérience et celle d’avoir porté la parole du CNSP seront à coup sûr des atouts pour le ministre Wagué dans l’accomplissement de ses missions. Le colonel-major Ismaël Wagué parle plusieurs langues étrangères dont le français, l’anglais et le russe.
Zeïni Moulaye : MINISTRE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES ET DE LA COOPÉRATION INTERNATIONALE
L’homme qu’il faut à la place qu’il faut, dit l’adage. Diplomate chevronné, le nouveau ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Zeïni Moulaye, a occupé plusieurs hautes fonctions de la République.
Né le 31 décembre 1954 à Gao, Zeïni Moulaye est couronné de nombreux titres. Il est docteur en sciences politiques, conseiller des Affaires étrangères de classe exceptionnelle, ancien ministre et ambassadeur.
Côté formations, le nouveau patron de la diplomatie malienne a obtenu des diplômes en France, aux états-Unis, au Canada et en Algérie. En effet, Zeïni Moulaye a décroché en 1983 à l’Université de Paris I, département de sciences politiques de la Sorbonne, un doctorat en sciences politiques (spécialité : Relations internationales).
C’est à l’Université d’Atlanta (États-Unis) qu’il a obtenu en 1987 le certificat de management avant de se voir décerner un autre certificat en gestion de projets au Canada en 1999. Bien avant, le nouveau ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale est passé par l’Université d’Alger en 1977 pour obtenir la licence es-sciences journalistiques et d’information.
Zeïni Moulaye a une expérience professionnelle flatteuse. Sa dernière fonction fut celle de conseiller spécial de l’ancien président de la République, Ibrahim Boubacar Kéïta, chargé des questions diplomatiques. Auparavant, il avait servi le Mali de juillet 1988 à mai 1989 en tant que conseiller spécial du président de la République, Moussa Traoré. Parmi d’autres hautes fonctions, nous pouvons retenir que Zeïni Moulaye fut, de 1989 à 1991, ministre des Transports et du Tourisme ; de 2016 à 2020, il était l’ambassadeur du Mali en Arabie Saoudite, au Koweit, Bahrein, à Oman et au Yémen.
En plus du parcours élogieux dans les arcanes de la diplomate malienne, Zeïni Moulaye a beaucoup évolué en consultant indépendant dans différents domaines.
Makan Fily Dabo : MINISTRE DES TRANSPORTS ET DES INFRASTRUCTURES
Natif de Mahina dans la Région de Kayes, Makan Fily Dabo est entré dans l’administration à la suite du concours d’entrée à la fonction publique en janvier 1988. Ayant accompli sa formation militaire, il est envoyé à Sikasso comme chef section étude au projet d’aménagement agropastoral de Sikasso.
Soucieux d’être toujours bien formé, il fait le concours d’entrée à l’Université internationale d’Alexandrie en égypte où il sort avec un diplôme d’étude professionnelle approfondie (DPA), 3è cycle en 1994 en gestion de l’environnement avec mention très bien.
Dès son retour au pays, il est affecté à la Cellule de planification du ministère du Développement rural et de l’Environnement où il sera expert dans le cadre de l’élaboration de la stratégie de développement des régions du Nord. Ensuite, Makan Fily Dabo sera conseiller technique dans divers départements de 1997 à 2002. à partir de mai 2006, il est nommé successivement secrétaire général du ministère de l’Équipement, de l’Aménagement du territoire, de l’Environnement et de l’Urbanisme. Puis du ministère de l’Équipement, de l’Aménagement du territoire et de l’Urbanisme. Ensuite, du ministère de l’Équipement et des Transports.
Makan Fily Dabo s’est vu confier le poste de secrétaire technique pour l’élaboration du Projet décennal de développement des régions nord du Mali (2007-2016) qui a fait l’objet d’un forum à Kidal en mars 2007. Après, il est nommé secrétaire général du Conseil malien des chargeurs et ensuite directeur de cabinet du Premier ministre Modibo Sidibé de juillet 2009 à novembre 2011.
Il est promu plus tard secrétaire général du ministère de l’Équipement, des Transports et du Désenclavement, puis après celui des Infrastructures et de l’Équipement, poste qu’il occupait depuis 2015 jusqu’à sa nomination comme ministre des Transports et des Infrastructures dans le nouveau gouvernement.
Makan Fily Dabo a été décoré plusieurs fois : médaille du Mérite national avec Effigie Abeille en 1998, Chevalier de l’Ordre national en 2011 et Officier de l’Ordre national en 2017.
Alousséni Sanou : MINISTRE DE L’ÉCONOMIE ET DES FINANCES
Le sourire agréable, le nouveau ministre de l’économie et des Finances, Alousséni Sanou, semble être un travailleur acharné. «Il préfère rester à l’ombre, porter les dossiers, sans faire de bruit», confie un proche collaborateur à la Banque nationale de développement agricole (BNDA).
Rencontré hier à son bureau au 2è étage de la Banque verte, le nouveau patron de l’hôtel des Finances dit mesurer l’ampleur de la tâche, notamment l’impact de la crise sanitaire et politique sur l’économie nationale. «Nous sommes suffisamment armés. Nous pourrons surmonter les difficultés avec le soutien et l’accompagnement de tout le monde», lance, d’un air optimiste et serein, celui qui a été Président directeur général et Directeur général de la BNDA par intérim de 2017 à 2019.
Pour y arriver, ses trente ans d’expériences professionnelles dans le domaine bancaire et financier et ses deux ans d’expériences dans l’évaluation économique des sociétés d’état lui seront d’un apport inestimable. En effet, cet économiste de carrière est un pur produit de l’école malienne. Jusqu’à sa nomination avant-hier lundi, le nouveau ministre de l’économie et des Finances était directeur financier et comptable de la BNDA. Poste qu’il occupait depuis 2006.
Chef du service trésorerie et opérations internationales à la BNDA de 1997 à 2005, le ministre Alousséni Sanou a été contrôleur de gestion à la BNDA de 1991 à 1997. Il avait été, de 1987 à 1988, expert assistant chargé de l’évaluation de l’Union laitière de Bamako (ULB-Mali-lait) et de l’Organisation de l’aménagement de la production forestière (OAPF) dans le cadre du Programme d’ajustement structurel renforcé (PASR) de la Banque mondiale pour le Mali.
Quid de ce son cursus académique ? Après le baccalauréat malien série «B» obtenu en 1982 au lycée Technique de Bamako, Alousséni Sanou entre à, l’école nationale d’administration (ENA) du Mali, où il décroche en 1987 une maîtrise en sciences économiques. Le passionné de voyage, de lecture et de volley-ball est un fin connaisseur de la négociation de contrats et de conventions auprès des partenaires et des bailleurs de fonds.
Le ministre Sanou est marié père de quatre enfants. Il parle bambara, français et anglais.
Source : L’ESSOR