Une nouvelle menace s’abat sur le Mali, alors que la prédation des ressources de notre sous-sol suscite toutes les convoitises. Sans que l’Etat ne puisse en contrôler, ni même en réguler les flux, l’argent généré par l’or fait déborder les fouilles de certains, au détriment du Peuple malien, qui est bien évidemment le dernier à profiter des retombées économiques de cette exploitation. De quel droit nous subtilise-t-on nos richesses ?
Aujourd’hui, plus de 350 sites d’orpaillage sont recensés (régions de Kidal, de Gao, de Kayes, de Koulikoro, de Sikasso…). Dans la réalité, il en existe très certainement plus, de façon « non officielle ».
Ce n’est pas l’Etat qui en sécurise les accès… ce sont des entités autonomes qui appartiennent aux groupes armés, aussi bien terroristes que signataires. Ces derniers exigent des orpailleurs qui veulent y travailler le versement d’une taxe. Ainsi sont collectées plusieurs dizaines de milliers de CFA par mois. Les creuseurs sont du pays, mais viennent aussi du reste du continent. L’espoir de faire fortune qui les nourrit alimente en réalité un système malhonnête au profit d’individus sans scrupules et avides de domination.
Dans ce contexte, regardons la réalité en face, que l’on ne vienne pas nous dire que ce sont les Occidentaux qui pillent et s’enrichissent sur le dos des Maliens. Aucune société étrangère, qu’elle soit française, canadienne ou encore australienne n’exploite ces sites d’orpaillage. Cessons d’accuser le reste du monde de tous les maux et regardons qui sont les véritables responsables de la crise que nous vivons.
Le pouvoir de Transition a annoncé qu’il allait remettre de l’ordre et qu’il allait combattre la corruption, les groupes terroristes et la criminalité organisée, autant d’ennemis de notre Nation. Voilà pour lui un bon champ (aurifère) d’expérimentation à son action promise et attendue de tous.
Idrissa Khalou
@IKhalou
Malivox