Gloire à Dieu. Au moment où nous mettions sous presse cette information, l’honorable Soumaïla Cissé est signalé en route pour le bercail, après six mois d’absence parmi les siens, six mois au cours desquels nos cœurs saignaient et nos esprits troublés s’égaraient entre désespoir et amertume. Car comme dit Lamartine, « un seul être vous manque, tout est dépeuplé ». Pourquoi nous attendions tant le retour de Soumaïla Cissé ?
D’abord à cause de la place qu’il occupait au sein de la classe politique. Chef de file de l’opposition, Soumaïla Cissé est la lumière qui éclaire le paysage politique malien, par son humilité et son esprit de tolérance, comme en témoigne son attitude de bon perdant en se rendant chez l’élu du jour ; par son engagement patriotique établi par le sacrifice de se rendre dans un milieu hostile pour battre campagne à ses risques et périls.
Soumaïla Cissé est également le leader éclairé sans complexe, qui aime ses prochains sans exclusion aucune, ouvrant sa porte à tout le monde, partageant même ses plats avec tout le monde, pourvu que tu sois là au moment du repas. Il se met à table avec tous les visiteurs du jour. Son épouse est toujours là, aux petits soins de tous autour de la table. Pas de gros bras ni de chien à la porte. Ceux qui l’ont approché savent qu’il est prêt à tout pour le bonheur des autres. N’est-ce pas qu’il est l’exceptionnel leader politique pour lequel le garde du corps a sacrifié sa vie ? Beaucoup de présidents ont été capturés comme des rats de campagne sans que les services rapprochés, en grand nombre souvent, ne disent mot, au cas où ils ne sont pas les acteurs principaux de la destitution ? C’est l’occasion pour nous de rendre un vibrant hommage au jeune Cissé qui est allé à l’ultime sacrifice pour Soumi. Que la terre lui soit légère.
Autre raison qui faisait que Soumaïla Cissé était attendu, c’est notre esprit qui était tourné vers sa famille. Dur, très dur était le sort réservé à cette famille. Plus de six mois dans l’inquiétude de retrouver le soutien le plus important de la famille, car le plus haut responsable, duquel tous se sentent redevables pour ses actions, ses idées, sa posture. Il est le mari, le père, mais surtout le guide de qui la famille tient son honneur. Quel bonheur aujourd’hui qu’il soit parmi cette famille si accueillante et si humble ! Dieu merci.
Oui, bonheur partagé, joie totale au Mali, dans l’espace UEMOA et partout dans le monde. Soit le bienvenu bien aimé grand leader.
Soulignons que cette libération a pu se réaliser en contrepartie de celle de plusieurs prisonniers terroristes. Avec Soumi, l’humanitaire Sophie Petronin a également été libérée, quatre ans après sa prise en otage.
Mamadou DABO
Zénith Balé