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Promesse de mise en oeuvre intégrale de l’accord d’Alger: l’échec du gouvernement de transition viendra certainement de la !

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Le gouvernement tant attendu est enfin là ! Mais sans vouloir être trop pessimistes, le gros travail d’Hercule qu’attend ce gouvernement et qui risque de lui jouer des tours sera sans doute la promesse de la mise en œuvre intégrale de l’accord d’Alger faite, et par les militaires qui ont contraint IBK à la démission lors de leur toute première déclaration sur l’ORTM, et par le Président de la transition dans son discours d’investiture !

Ce dernier a certes laissé une possibilité de sa lecture, seulement si toutes les parties sont d’accord. Or, il ne faut pas qu’on se leurre, les groupes armés de Kidal l’ont dit et redit à plusieurs reprises, et ils continuent d’ailleurs à le dire : pas que question pour eux qu’on touche même à une seule virgule dans l’accord ! Et il ne relèverait pas d’une hypothèse fallacieuse que d’affirmer que c’est justement à cause de ces promesses faites par les nouveaux maitres du pays que la CMA a accepté d’intégrer le gouvernement de transition, alors que ses responsables avaient toujours décliné les offres à eux faites dans ce sens par le défunt régime ! Tout aurait pu aller pour le mieux du monde si le problème ne concernait que les nouvelles autorités et les groupes armés. Or, il se trouve que pas un seul malien soucieux du Mali ne se reconnait dans cet accord tel qu’il se présente aujourd’hui ! C’est d’ailleurs pourquoi les maliens ont, dans une quasi-unanimité, opté pour sa révision lors du Dialogue National Inclusif (DNI). Comment donc concilier la mise en œuvre des résolutions et recommandations du DNI et celle dite intégrale de l’accord d’Alger ? Voilà toute la question !

Mais pourquoi les maliens sont réticents à la mise œuvre de cet accord en l’état ?

Ce rejet se fonde plutôt sur des raisons évidentes qu’aucun peuple sérieux ne saurait accepter, lesquelles ont d’ailleurs justement été connues des maliens en la faveur du Dialogue National Inclusif grâce à la révélation des 15 exigences qui rendent l’Accord d’Alger inapplicable. Des exigences contenues dans un document appelé « Avenant », dont l’acceptation par l’État a été la condition de participation de la CMA à la signature de l’accord à Bamako, le 20 juin 2015, et qui était jusqu’alors inconnu du grand public.

Que dit ce document :

1- L’Accord du 15 mai est reconnu fondamentalement insuffisant, au regard des revendications du peuple de l’Azawad.

2- L’Azawad est reconnu comme entité politique, juridique et territoriale.

3- Le Mali s’engage à reconnaître et à réparer les crimes qu’il a commis depuis 1963 dans l’Azawad.

4- La CMA est appelée à demeurer dans sa mission primordiale de défense et de lutte pour les aspirations du peuple de l’Azawad.

5- Il est décidé la création d’une Assemblée Régionale regroupant les régions de Gao, Tombouctou, Kidal, Ménaka et Taoudéni dont les prérogatives relèvent des domaines spécifiques de l’Azawad.

6- Le Mali accepte de surseoir à l’organisation de toute élection jusqu’au retour des réfugiés et jusqu’à la mise en œuvre du nouveau découpage.

7- Le Mali accepte de prévoir et déterminer le quota qui sera affecté à l’Azawad pour les départements de souveraineté, les grands services de l’État, les représentations diplomatiques et les organisations internationales.

8- Les forces de défenses et de sécurité à l’intérieur de l’Azawad seront composées à 80% de ressortissants de l’Azawad ainsi qu’au niveau des postes de commandement.

9- Pendant la période intérimaire, mettre en place des unités spéciales mixtes comprenant 80% de ressortissants de l’Azawad.

10- Les zones de défense et de sécurité seront sous le commandement d’un ressortissant de l’Azawad.

11- La CMA définit elle-même la liste des combattants et détermine leur grade dans le cadre de leur intégration dans l’armée reconstituée.

12- Considérer la création et l’utilisation des milices comme un acte criminel.

13- Le Mécanisme Opérationnel de Coordination (MOC) sera présidé par la MINUSMA et coprésidé par les deux parties (Mali et CMA).

14- Affectation d’un fonds spécial pour l’Azawad sur le budget de l’État à hauteur de 40% sur une période de 20 ans en vue de résorber un retard de plus de 50 ans.

15- Exploitation des ressources minières et énergétique de l’Azawad soumise à l’autorisation préalable de l’Assemblée interrégionale. Après un avis de l’Assemblée Régionale, un quota de 20% de la production sera affecté à l’Azawad avec priorité à la région concernée.

Entre nous, cela est-il acceptable par un Malien digne de ce nom ?

MAIMOUNA DOUMBIA

SourceLe Soir de Bamako

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