Après le départ de l’ancien président et de ses plus proches serviteurs à l’étranger pour raison de santé, son fils cadet Boubacar Keïta alias «Bouba» est désormais le seul prisonnier de l’ex-famille présidentielle – son frère Karim Keïta ayant fait ses quartiers dans la capitale ivoirienne. Retenu au départ, sa détention est finalement commuée en une résidence surveillée qui continue de lui être cruellement infligée même après l’élargissement du Premier ministre et du président de l’Assemblée nationale. Il nous revient de bonne source, en tout cas, que sa résidence surveillée a peu de choses à envier à une privation totale de liberté tant il est coupé de tout contact extérieur. Pas de visite de proches, pas de promenade occasionnelle, pas d’appels téléphoniques ni d’accès à internet etc. Bref, certains proches de l’intéressé craignent même par ailleurs des répercussions psychiques de d’un isolement qui n’auraient probablement pas été moins pesants que s’il était officiellement détenu. Bouba Kéïta n’est pas une exception exclusive car il partage apparemment le même sort que l’ex-secrétaire générale de la présidence, Kamissa CAMARA. Sa résidence surveillée se singularise toutefois pas des conditions assez rigides pour faire jaser une certaine opinion qui a de la peine à admettre que le fils soit maltraité de la sorte après le père a été autorisé à sortir du pays. De là à assimiler Bouba Keîta en une caution vivante de la famille, il n’y a qu’un pas très facile à franchir.
Le Mali peu solvable
Le coup d’Etat est sans doute encore passé par là. Pendant que le pays peinait déjà à mobiliser suffisamment d’épargnes extérieures – pour cause de situation sécuritaire peu rassurante-, voilà que sont venues se greffer les incertitudes induites à l’instabilité institutionnelle. De source bien introduite, en effet, la méfiance des marchés sous-régionaux et internationaux se traduit de plus en plus par une chute drastique des titres maliens. Il s’agit notamment des titres obligataires. Ils deviennent de plus en plus très encombrants et la plupart des détenteurs, selon les mêmes sources, tentent de s’en débarrasser à tout prix. Conséquences : une surabondance sur le marché qui ravale les valeurs à leurs plus simples expressions voire à des niveaux historiques jamais atteints. Ce n’est en définitive pas sur les emprunts obligataires que les autorités de Transition pourront compter pour lever les fonds nécessaires à l’accomplissement des défis et missions qu’elles se sont assigné. Surtout quand on sait que le Mali figurait déjà en queue du peloton des pays qui recourent à ce créneau, du temps encore des autorités régulières.
La Rédaction
Le Témoin