Comme «l’évolution globale des importations de biens», les courbes des importations de services au Mali se sont accrues de 4,2% en 2018, en s’établissant à 1.173,664 milliards de Fcfa, après 1.126,856 milliards de Fcfa en 2017. Les biens (matériels pouvant être conservés) se distinguent des services, qui sont immatériels et qui doivent être consommés dans l’immédiat.
Cette hausse est due en partie à l’augmentation des services extérieurs reçus dans le cadre des missions militaires, «enregistrés au niveau des biens et services non inclus ailleurs», précise la Balance des paiements et position extérieure globale du Mali. En 2018, un montant total de 394,822 milliards de Fcfa a été inscrit au titre de ce service, après 353,219 milliards en 2017.
Après les services des administrations publiques, les transports, notamment le fret, constituent le poste contribuant le plus au déficit des services. Cela en raison de l’importance des importations de biens comme relevé dans la chronique de la semaine dernière. En la matière, le montant du fret payé aux non-résidents s’est élevé à 406,697 milliards de Fcfa en 2018. Il est en hausse de 5,2% par rapport à 2017, à la suite de l’augmentation des importations de marchandises.
Les flux de transport de passagers, en s’affichant à 42,286 milliards de Fcfa, représentent une proportion de 5,3% des importations de services hors services militaires. Les résidents restent encore tributaires des compagnies étrangères pour leurs déplacements à l’étranger. Aussi, les services de voyages constituent une part importante des flux débiteurs de services (12,0% hors services militaires en 2017), avec un montant de 99,260 milliards de Fcfa. Ces transactions, qui ont augmenté de 6,8% sur la période, représentent 12,5% des dépenses effectuées par les expatriés dans le cadre de leurs déplacements à l’étranger.
Au niveau de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa), nos flux débiteurs des voyages se sont chiffrés à 33,920 milliards de Fcfa (34,2% du total des voyages), après 31,939 milliards de Fcfa en 2017. Le Sénégal a été la destination privilégiée des Maliens avec 52,3% des flux de l’Union, suivi de la Côte d’Ivoire (36,1%) et du Burkina Faso (33,4%).
Par ailleurs, les importations de services financiers et d’assurance ont enregistré une baisse de 5,391 milliards de Fcfa en 2018 (16,4%). Celles des autres services aux entreprises ont également affiché un repli de 17,7%.
Ces évolutions résultent, selon le document réalisé par la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), du ralentissement des prestations de services étrangers reçues par les opérateurs évoluant dans le secteur des télécommunications, des mines ainsi que par certaines institutions sous-régionales.
Ce léger mieux n’aura pas suffi pour faire fondre le déficit de la balance des services qui s’est accentué de 32,104 milliards de Fcfa (4,0%) en se chiffrant à 839,868 milliards de Fcfa. Cela à cause de l’effet de l’alourdissement du fret, induit par la progression des importations.
Cheick M. TRAORÉ
Source : L’ESSOR
