Le gouvernement de la transition a été installé le 5 octobre 2020. Depuis ce jour, les rencontres se succèdent, notamment la rencontre du cabinet du gouvernement, le premier conseil des Ministres sous la président de Bah N’Baw, président de la transition, chef de l’Etat, les passassions, les prises de contact dans les services.
La mise en place du gouvernement de la transition a permis à notre pays de ne plus être sous l’embargo de la CEDAO (Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest) et d’autres partenaires du Mali. Cette mise en place a été suivie de la visite du président de la CEDEAO au Mali, Nana Akufu Addo, en fin de la semaine dernière, pour apporter le soutien de la CEDEAO aux nouvelles autorités de la transition. Les échanges aussi ne cessent de se multiplier au niveau du président Bah N’Daw, de son premier Ministre, Moctar Ouane et des ministres avec les partenaires. Au regard de tout cela, il ne fait aucun doute que, tout cela concourt à aider le pays à sortir de l’impasse. Mais, il est également important de souligner qu’un gouvernement de transition ou d’une période transitoire ne saurait être comme une période où un président est élu démocratiquement. La transition se fixe des priorités à relever dans un laps de temps (1 an ou moins de 2 ans au Mali). Par contre, le mandat d’un président démocratique est exercé pendant au maximum 4 à 5 ans selon les pays. C’est dire qu’une équipe de transition doit aller plus vite pour atteindre ses objectifs. Le temps presse donc pour l’équipe de Moctar Ouane. Place doit désormais être faite aux actes concrets, tout en s’attaquant aux priorités définies dans la charte de la transition pour refonder le Mali : la réforme électorale, la question éducative, sanitaire, sécuritaire, etc. On devrait donner moins de places aux discours et poser plus d’actions visibles pour rassurer les populations qui fondent beaucoup d’espoir sur l’équipe transitoire pour redonner au Mali ou poser les bases d’une renaissance. Par exemple, s’impliquer rapidement pour que la grève des collectivités, cadres de l’administration générale, secrétaires généraux, régisseurs, qui est en gestation, soit étouffée afin de donner une chance à la révision électorale qui vient de commencer; révision qui permet à notre système électorale d’avoir un bon fichier électoral. Pourrait-on avoir une bonne organisation des élections en laissant les agents de l’Etat dans la rue? Tout comme les administrateurs qui s’apprêtent à sortir, ce jeudi 15 octobre 2020, l’équipe transitoire doit s’impliquer ardemment pour la réussite de sa mission et calmer le front social. Sinon, c’est l’échec assuré d’avance pour elle. Que dire de l’insécurité qui reste toujours d’actualité. L’attaque récente au centre du Mali (Bankass) qui a fait une vingtaine des morts, civils et militaires, doit interpeller fortement les nouvelles autorités sur la mission régalienne de l’Etat qui est de sécuriser et protéger les populations.
Hadama B. Fofana
Source: Le republicain mali