Les forces armées ont procédé hier au largage des vivres pour soulager les habitants, toujours soumis au blocus des hommes armés sans foi ni loi
À Farabougou, localité située dans le Cercle de Niono, les jours passent mais la situation demeure préoccupante, voire dramatique. Depuis maintenant deux semaines, ce village, situé à seulement 21 km de Dogofry et 18 km de Sokolo à vol d’oiseau, est assiégé par des groupes armés non identifiés. Empêchés de sortir du village pour mener leurs activités normales, les habitants commencent à manquer de vivres et de médicaments. Ce n’est qu’hier dans la matinée que les premières aides de l’État sont arrivées dans cette bourgade aujourd’hui coupée du reste du Mali.
En effet, l’Armée annonce avoir effectué hier une action humanitaire significative au profit des populations de Farabougou. «Un avion de transport Y-12 de l’armée de l’air a largué une cargaison de denrées de première nécessité sur le village. Cette opération a été rondement menée et coordonnée avec une équipe de largueurs des commandos parachutistes», a précisé le service d’information des FAMa, ajoutant que cette opération participe de la volonté des autorités de soulager les populations et atténuer les effets néfastes des forces obscurantistes.
Joint au téléphone hier après-midi, un habitant de Farabougou qui a requis l’anonymat, a confirmé que l’Armée a effectivement largué de vivres pour les habitants du village. Il a tout de même relevé que cette quantité était trop insuffisante pour les 3.000 âmes du village, privées de toute activité économique depuis plusieurs jours.
«Nous n’avons reçu que cinq sacs de 50 kg de riz, autant de sucre, deux sacs de 25 kg de sel, cinq bidons d’huile et six cartons de spaghettis. Ce n’est pas suffisant pour tout le village et nous avons été obligés de partager ces vivres entre les familles dont la situation est vraiment critique», a confié notre interlocuteur, tout en confirmant que cela fait maintenant deux semaines que le village est assiégé par des terroristes lourdement armés.
«Le jour où ils sont entrés au village, nous avons compté cinq véhicules dont quatre transportaient des armes. Certains djihadistes étaient à moto. Ils ont tiré sur des habitants du village qui se rendaient aux marchés de Diabali et de Dogofry. Il y a eu au moins dix morts et des blessés.
Ils ont également pris en otage 22 personnes parmi lesquelles des femmes mariées et des enfants. Tous ont été relâchés sauf 9 jeunes garçons. Les djihadistes ont aussi enlevé nos animaux (des centaines de têtes), nos vivres et d’autres biens», a détaillé notre source de Farabougou. L’homme a ajouté que le pont donnant l’accès au village, via Diabali, a été saboté samedi soir par les assaillants.
Cette situation est survenue au moment où les habitants de Farabougou avaient commencé les travaux de récolte dans leurs champs. N’ayant plus la possibilité de sortir du village, ils craignent de ne pouvoir faire la récolte. D’où leur cri de cœur à l’endroit des autorités. «Aujourd’hui, nous sommes prisonniers dans notre propre village, c’est inacceptable. Nous sommes des citoyens maliens et nous demandons aux autorités, à l’Armée de venir nous sortir de l’emprise des djihadistes, afin que nous puissions reprendre nos activités agricoles», a lancé notre interlocuteur…Lire la suite sur lessor
Source: Essor