Minuscule bureau. Chemin initial à l’étage, quand on arpente les premiers escaliers, pour se rendre chez le Procureur anti-corruption, Mamadou Kassogue. Porte d’accès, enfin, de la Brigade de Recherche du Pôle Economique et Financier de Bamako.
Le 8ème Cabinet d’instruction de ce parquet, qui lutte contre la délinquance financière, dans notre pays, ne fait pas amener tous les abords à lui, mais son passage est craint, comme la peste, par les visiteurs et surtout les délinquants à col blanc dont les rapports illuminent le bureau du juge Kassogue.
Il est tenu, d’ailleurs, par un de ses hommes de confiance. “Un Segovien ” de cœur, qui a démarré sa vie professionnelle à Segou, né à Ansongo.
Abdoulwahid Maiga, un frêle jeune homme de 43 ans, qui n’instruit que les affaires de milliards FCFA, détournés par des compatriotes pilleurs à jamais de notre économie (preuve de l’attachement de ce Procureur anticorruption pour celui qu’il a obligé, l’an dernier, à abandonner, malgré son admission, les mirobolants avantages et salaires de la MINUSMA pour venir servir à ses cotés la fonction publique où il en perd, pourtant la moitié).
Comme baptême de feu, dans ce cabinet, au chiffre hanté de 8, pour une dizaine que compte le parquet, l’affaire Bakary Togola. Plus de 3 milliards de F F CFA détournés. Un mastodonte du monde rural qui disait et se vantait d’avoir les juges dans sa poche.
Sa vanité se termine chez le juge Abdoulwahid Maiga, qui le met sous mandat de dépôt, depuis Septembre 2019, contre toute attente !
Ni les certificats de santé de ses avocats, ni la pression du régime IBK, encore moins plus de 300 millions devant passer sous table par les acolytes de l’ex Président de l’APCAM, pour lui éviter au moins de dormir en prison, n’auront raison de ce jeune magistrat né sous le signe du Bélier, autrement dit : une personnalité affirmée, très indépendant, qui aime les défis et sans se soucier des risques ou dangers.
Depuis, les menus fretins qui y passent (transitaires, commerçants et autres fonctionnaires des collectivités….) savent que leur salut réside seulement dans la justification propre de ce qu’on leur reproche.
Son dernier challenge chez les milliardaires, c’est l’affaire des Assurances Lafia, où le DG, son commercial, son caissier et deux coursiers sont écroués, par ses soins, pour 3,8 milliards de FCFA de malversations.
Nous tairons volontiers les prochains poissons qui seront mordus par son hameçon, suite aux différents rapports de contrôle sur la table du Juge anticorruption Mamadou Kassogue ; lequel s’est ragaillardi avec le blanc-seing octroyé par le nouveau Ministre de la Justice, Mohamed Sidda Dicko, en visite dans leurs locaux et surtout le rapport nickel de l’Inspection Générale de la Justice commanditée par l’ancien Ministre de la Justice, Malick Coulibaly, au sujet des allégations du site Africa-Kibaru qui prétendait que des pourboires ont été donnés aux juges du dossier pour libérer Bakary Togola. Il n’en fut rien, certifie l’inspection judiciaire, au grand soulagement de ses pères spirituels dans le monde de la justice et sa famille biologique dont le grand frère (Ibrahim Maiga) est un éminent cadre intègre qui anime l’Office Central de Lutte contre l’Enrichissement Illicite et la Corruption (OCLEI).
Pour qui a connu ce jeune magistrat, Substitut du Procureur à Segou où il a fait ses premières armes en 2007, durant une demi-douzaine d’années, sous la fêlure des Procureurs Kebe, Cisse et l’intransigeant Guindo, tranchant aussi les litiges du football Segovien de 2009 à 2012 en tant que Président de la Commission Litiges et Discipline de la Ligue de Football de Segou, aujourd’hui engluée dans les contentieux, avant de faire un tour à la Cour de Justice de la CEDEAO au Nigeria, et qui emprunte aujourd’hui le chemin des Hameye Founé Mahalmadane, l’horizon est prometteur. Surtout quand on sait l’une de ses passions, après le sport, demeure ses séances de prières surérogatoires innombrables, qui lui rapprochent de Dieu !
Moustaph Maïga depuis Segou
Source: L’Inter de Bamako