En août à Lisbonne, le “Rekordmeister” allemand a conquis l’Europe avec une équipe parfaitement équilibrée entre la jeune vague et la vieille garde, celle des rescapés de la victoire en Ligue des champions 2013.
Mais mercredi, dans le huis clos de l’Allianz Arena, l’entraîneur Hansi Flick pourrait aligner pas moins de sept joueurs de moins de 26 ans. Certains comptent déjà parmi les meilleurs du monde à leurs postes: Joshua Kimmich, un guerrier-chef de bande à la Sergio Ramos, se prépare à régner sur le milieu de terrain allemand pour longtemps. Serge Gnabry est le digne héritier des légendes Robben et Ribéry.
Parmi les “anciens”, Thomas Müller, David Alaba et Jérôme Boateng sont encore des piliers de l’équipe, mais soumis à la rotation. Les seuls véritablement indéboulonnables sont Manuel Neuer et Robert Lewandowski, respectivement élus en octobre meilleur gardien et meilleur joueur UEFA de l’année.
Le Polonais n’a pas de successeur désigné, mais Neuer, lui, connaît déjà le sien: le club a recruté cet été Alexander Nübel, 24 ans, formé à Schalke comme Neuer et vice-champion d’Europe Espoirs l’an dernier avec l’Allemagne.
Décennie dorée
Cette configuration, bien sûr, doit tout à la bonne gestion des dirigeants, Uli Hoeness dans un passé récent, et aujourd’hui Karl-Heinz Rummenigge et son bras droit Oliver Kahn, qui n’ont pas attendu le crépuscule des vieux, Robben, Ribéry, Lahm ou Schweinsteiger, pour préparer la relève.
Ils ont notamment attiré dans leurs filets ces dernières années quatre jeunes internationaux français, dont les trois champions du monde Benjamin Pavard (24 ans), Lucas Hernandez (24 ans) et Corentin Tolisso (26 ans) – Kingsley Coman (24 ans) ayant manqué le Mondial sur blessure -, et cinq internationaux allemands de la même classe d’âge: Kimmich, Gnabry, Niklas Süle et Leon Goretzka (tous 25 ans), et Leroy Sané (24 ans).
Au contact des légendes de la décennie dorée, ces nouveaux talents ont pris confiance et intégré l’ADN du Bayern, l’un de ces rares clubs où seule la victoire est acceptable. Le “Rekordmeister” vient de remporter huit titres consécutifs de champion d’Allemagne (série en cours) et a atteint sept fois les demi-finales de Ligue des champions sur les neuf dernière éditions, pour trois finales et deux titres.
Apprendre la “gagne”
Cette saison, Flick commence déjà à préparer un avenir plus lointain en intégrant, en douceur, la génération des moins de 20 ans, dont un seul représentant s’est pour le moment imposé en équipe première: le surdoué canadien Alphonso Davies (19 ans).
“Il fait entrer des joueurs du deuxième, voire du troisième rang, et il leur accorde une confiance absolue”, a loué samedi le consultant vedette de Sky Allemagne Dieter Hamann, ancien du Bayern et de Liverpool, “il y a beaucoup de matches à venir et il faut faire confiance aux joueurs, parce qu’on va constamment se retrouver dans des situations où cinq ou six titulaires devront rester sur le banc, pour récupérer”.
C’est ainsi que des noms encore quasi-inconnus comme Musiala, Richards ou Zirkzee commencent à fleurir au dos des maillots du Bayern en Bundesliga. Côté français, on pourrait voir bientôt Tanguy Nianzou (18 ans), l’ancien du Paris SG, comme on avait vu l’an dernier Michaël Cuisance, actuellement prêté pour une saison à Marseille, histoire de trouver du temps de jeu.
Ces garçons-là ne seront toutefois pas titulaires en Ligue des champions mercredi. Au Bayern, il faut d’abord apprendre “la gagne” avant d’avoir sa place parmi les stars.
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