Le président nigérian Muhamadou Buhari a fini par s’exprimer ce jeudi 22 octobre sur la crise qui s’installe dans son pays. Il n’a cependant rien dit sur la répression de la contestation.
Avec notre correspondante à Abuja, Liza Fabbian
Le président Muhammadu Buhari réitère ses promesses de réformes et regrette que celles-ci n’aient pas été prises plus au sérieux par les Nigérians qui réclament toujours des actes concrets : « J’ai été très clair sur le fait que la dissolution de la brigade SARS s’inscrit dans notre engagement à mettre en œuvre une réforme étendue de la police. Malheureusement, la vitesse à laquelle cette décision a été prise, semble avoir été assimilée à de la faiblesse. »
Mais le chef de l’État nigérian a aussi adressé une mise en garde aux manifestants : « Je demande aux protestataires de résister à la tentation d’être utilisés par des éléments subversifs, pour causer le chaos et mettre à mal notre jeune démocratie. Agir de la sorte sera considéré comme une tentative pour sapper la sécurité nationale et l’ordre légal. Ceci ne sera pas toléré. »
Pas un mot sur la répression
Même ton ferme en direction de la communauté internationale, qui a vivement dénoncé la répression des manifestation ces derniers jours. « Nous vous remercions, mais attendez d’avoir tous les éléments en main avant de prendre position et de faire des déclarations hâtives », rappelle le président.
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Ce jeudi a d’ailleurs encore été très tendu à Lagos et dans l’ensemble du pays. Des bandes en colère étaient encore présentes dans les rues de la mégalopole où des quartiers entiers ont été mis à sac. Les casseurs ont notamment attaqué la prison d’Ikoyi, en plein cœur d’un quartier riche de la ville. Les autorités ont annoncé ce soir qu’aucun détenu ne s’était évadé. Elles ont par ailleurs indiqué que des casernes de pompiers, des ambulances, des banques et 100 bus ont été incendiés ces derniers jours.
Des commissariats ont également été attaqués ce jeudi à Ibadan, où deux policiers ont été brûlés vifs, selon les informations rapportées par la presse nigériane.
RFI