Libéré le 8 octobre dernier avec une humanitaire française Sophie Petronin, deux italiens Nicola Chiaccahio et Pier Luigi Maccali, après six mois de captivité, Soumaila Cissé ne semble pas avoir dit toute la vérité sur ses ravisseurs et les chefs Iyad Ag Ghali et Amadou Kouffa qu’il déclare ne jamais rencontrer. Coût global de la libération plus de 200 présumés Djihadistes en détention dans les prisons ont été libérés, entre 10 à 30 millions d’Euros de rançon payée. Quand Sophie Petronin refuse de qualifier ses ravisseurs de djihadistes, pour Soumaïla Cissé, ce sont bien eux ! Une déclaration frappante et méditative sur les ravisseurs de l’ex-député de Nianfunké. « Je ne les ai pas rencontrés (Iyad Ag Ghali et Amadou Kouffa, ndlr) pour autant. Je discutais avec mes ravisseurs lorsque j’étais dans le centre du pays, alors que je suis resté bien plus isolé lorsque j’ai été transféré au Nord », déclare Soumaïla Cissé dans un entretien.
Les propos de l’ex-otage, homme politique malien, font plonger dans une profonde méditation. Est-ce vrai que Soumaïla n’a pas rencontré Iyad ni Kouffa après six mois aux mains de ses ravisseurs ? Mystère !
Pour des observateurs avertis, même si, Soumaïla Cissé déclare qu’il n’a pas rencontré les deux grands chefs djihadistes dans le centre et le nord du pays, sa condition de vie était meilleure et n’avait rien avoir avec celui qui vivait en détention sur le désert du sahel.
‘’Un djihadiste m’a demandé’’
Autre point non moins important qui indique que le président de l’URD vivait loin des djihadistes, c’est-à-dire, des hommes de terrain de Iyad et Kouffa, c’est son expression djihadiste. « Un jour, un djihadiste m’a lui-même demandé s’il était judicieux de me relâcher. Car dans l’éventualité où je devienne président, je me mettrais à mon tour à collaborer avec les Français pour aller les bombarder », prononce-t-il.
Pourtant, interrogée sur l’identité de ses ravisseurs, Sophie Petronin a refusé de les qualifier des djihadistes. « Pourquoi vous les appelez jihadistes, parce qu’ils font le jihad ? Vous savez ce que ça veut dire en français : ‘’jihad’’, c’est ‘’guerre’’ », précise Sophie après 4 ans passées avec ses ravisseurs, puis, elle ajoute. « Appelez-les comme vous voulez. Moi, je dirais que ce sont des groupes d’opposition armée au régime. Il y a eu celle de 1990. En 1996, ils ont signé des accords de paix. Si nous voulons la paix réellement au Mali, il faut que chacun respecte son engagement ».
De quoi rappeler que Soumaïla n’a pas eu de rapport avec les djihadistes de terrain mais plutôt avec leurs chefs.
Ousmane Morba
Source: L’Observatoire