Le chef de la Mission de l’Union africaine pour le Mali et le Sahel (MISAHEL), l’ancien président burundais M. Pierre Buyoya est condamné ainsi que 20 autres de ses proches à perpétuité dans le procès sur l’assassinat de Melchior Ndadaye, le premier président hutu démocratiquement élu dans l’histoire du Burundi.
L’ancien président du Burundi, actuellement haut représentant de l’Union africaine pour le Mali et le Sahel au Mali depuis 2014 est condamné par contumace par la justice de son pays. Il vient ainsi d’être rattrapé par son passé. Dans le collimateur de la justice de son pays pour sa responsabilité présumée dans la disparition du jeune président élu en octobre 1993, M. Pierre Buyoya considéré par certains comme un putschiste récidiviste, est condamné par la Cour suprême du Burundi. Lui et 18 autres accusés dans cette affaire d’assassinat écopent de la prison à perpétuité.
Ouvert en octobre 2019, le procès sur l’assassinat du premier président hutu démocratiquement élu, Melchior Ndadaye a livré son verdict lundi 19 octobre, plus d’un an après son ouverture et deux jours avant l’anniversaire de l’assassinat de Melchior, le 21 octobre 1993.
L’ancien président du Burundi, Pierre Buyoya, et quinze autres accusés ont été condamnés à la prison à perpétuité pour « attentat contre le chef de l’État, d’attentat contre l’autorité de l’État et d’attentat tendant à porter le massacre et dévastation » et à une amende de 102 milliards de francs burundais. Trois autres prévenus ont été condamnés à 20 ans de prison. La justice burundaise n’a acquitté qu’un seul des accusés en la personne d’Antoine Nduwayo, ancien Premier ministre (février 1995-juillet 1996) et membre de l’ »Union pour le progrès national (Uprona).
Selon RFI, les 21 prévenus sont également condamnés à payer solidairement à l’État burundais l’équivalent de 45 millions d’euros « à titre de dédommagement matériel et moral ». Le gouvernement compte se payer sur la vente de tous leurs biens au Burundi qu’il a saisi il y a deux ans.
Le verdict a été rendu mardi en l’absence des accusés et de leurs avocats qui n’avaient pas été prévenus. L’un d’eux dénonce un « procès inique qui a violé le droit burundais ainsi que l’Accord de paix pour le Burundi », signé en 2000 à Arusha et qui avait décrété une immunité pour tous les protagonistes du conflit burundais. Une des personnalités condamnées dans ce procès dénonce « une revanche ethnique de la part d’un pouvoir devenu dictatorial ».
Ce verdict risque de faire changer l’avis de l’Union africaine jusque-là représentée au mali par l’ancien Président, Pierre Buyoya.
La Rédaction
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