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Accidents sur la route Samè-Kati : L’INDISCIPLINE DES CHAUFFEURS DE GROS PORTEURS EST POINTÉE DU DOIGT

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Moussa (nom d’emprunt) attendait au bord de la voie son ami qui faisait le plein d’essence dans une station-service. Quand soudain, il est percuté par un gros porteur ayant perdu le contrôle. Au passage du mastodonte, le jeune homme est passé de vie à trépas. La scène effroyable est un cas d’accident spectaculaire qu’enregistre fréquemment le tronçon Samè-Kati source de nombreux accidents parfois mortels.

La route nationale 3 (RN3) qui longe Samè pour relier Bamako à la ville garnison de Kati ne cesse de faire parler d’elle à cause du nombre élevé d’accidents mortels. Le tronçon est un des plus fréquentés de la capitale. Elle mène au Sénégal, Mauritanie, Gambie et Maroc. Conséquemment, il est aussi l’un des plus dangereux et des plus accidentogènes de la ville de Bamako. De jour comme de nuit, des véhicules toutes catégories confondues y passent. La pendule des causes multiples affiche l’état de la route, en passant par la conduite des usagers. Mais c’est surtout les véhicules gros porteurs en partance ou provenance des pays cités ci-dessus qui sont succinctes d’être à la cause de nombreux accidents. Sur le tronçon, l’imprudence et la négligence des chauffeurs se payent cher. Si certains conducteurs se plient au code de la route en acceptant de réduire la vitesse de leurs véhicules à certains endroits de la ville.
D’autres par contre, par indiscipline, conduisent leurs camions dans la ville à tombeau ouvert comme s’ils ne sont pas régis par le code de la route. S’il faut croire les témoignages de certains riverains, c’est ce qui semble être la cause des accidents sur la portion. Face au nombre important d’accidents des gros porteurs, nos reporters ont pu faire le tour pour s’enquérir de la situation de l’état du tronçon dit « route de la mort ». Le constat qui s’offre à nous est alarmant. La voie abîmée par le poids des gros porteurs rend la circulation pénible. A cela s’ajoute la longue file indienne à faire ça et là pour arriver à destination. Sans oublier, la grande fréquentation de la route par les gros camions en partance ou en provenance du port de Dakar, au Sénégal. Ces mastodontes pour la plupart ayant parcouru des centaines de kilomètres, viennent le plus souvent s’échouer à l’entrée de Bamako parce que la route déjà en pente est sinueuse et rétrécie.

A Samè, quartier périphérique de la Commune III du district de Bamako, sur le tronçon de 10 km qui lie le quartier à Kati, des accidents sont monnaie courante. La position du quartier est telle que, la route nationale qui la traverse pour aller à Kati, se trouve élevée par rapport aux concessions environnantes. Sur cette route, le tronçon qui commence à partir du poste de contrôle pour prendre fin au poste de sécurité juste à l’entrée du quartier en venant du centre-ville de Bamako est en pente. Du coup, par le fait qu’il soit fréquenté habituellement par les gros porteurs en provenance de Dakar, de Kayes, qui arrivent à Kati avec un système de freinage très épuisé, les accidents sont fréquents. Surtout que c’est aux abords de cette route qu’ils se garaient jusqu’aux heures indiquées, pour leur circulation dans la ville.
Parmi les stations-services qui bordent cette route de Samè, se trouve celle d’Issa Diarra. D’emblée, le pompiste natif du lieu affirme que les accidents sont dus à la négligence des chauffeurs. « Même si le chauffeur sait que le véhicule est défectueux, il préfère prendre le risque de le conduire soi-disant se débrouiller avec jusqu’à perdre le contrôle de l’engin. Nous voyons beaucoup de cas similaires à longueur de journée ». Mieux, notre interlocuteur ira jusqu’à faire part d’un cas de négligence d’un chauffeur ayant quitté Kati avec son camion-citerne défectueux pour venir se renverser à sa descente de Samè. Le jeune homme soutient également que l’excès de vitesse et la négligence sont à la base des accidents dudit tronçon. « Il est interdit de dépasser les 50km/h en ville mais ces conducteurs vont jusqu’à 60 à 70km/h et font des dépassements. Cars, remorques tous s’y mettent dans une course poursuite pour dribler l’autre », dit-il. Le jeune vendeur de carburant préconise de limiter la vitesse maximale et de taxer les récalcitrants. « Nous les jeunes de Samè, avons manifesté contre le stationnement des gros porteurs sur les abords de la route. C’est suite à ce mécontentement que la CCR a pris l’initiative de concrétiser notre revendication », ajoute-t-il.

Issa Diarra lance également un appel aux autorités maliennes de prendre en main les problèmes de la route comme l’une des préoccupations majeures dans le pays. Selon un observateur, la circulation routière au niveau de Samè est aussi beaucoup compliquée. Les chauffeurs ne respectent points les code de la route ni la loi, toute chose qui entraine des collisions dangereux et même mortels. Ce dernier qui dit avoir fait 12 ans comme enregistreur au poste de Samè affirme que 80% des accidents sont fait exprès. L’adjudant Makan Kanté en faction au poste de Sirakoro, soutient que les accidents sur cette route sont dus à la pente de descente et au rétrécissement de la voie. L’adjudant précise que le rôle des policiers consiste à assurer la bonne conduite des véhicules et notamment des personnes et leurs biens. L’agent du poste de Sirakoro déclare que les chauffeurs des véhicules de gros porteurs ne doivent pas conduire ni stationner à partir de 6h du matin jusqu’à 9h, « et c’est à partir de 10h jusqu’à 13h qu’ils ont l’autorisation de circuler. Toutes ces dispositions sont prises pour éviter les accidents de la route ». Ajoutant que les conducteurs pris pendant ces heures se voient saisir les documents moyennant une contravention à payer au niveau de la compagnie de circulation routière (CCR). L’adjudant Adama Traoré de la section voie public (VP) du 2ème arrondissement de police abonde dans le même sens que son confrère du poste de Sirakoro. Il touche du doigt l’impraticabilité de la route de Samè qui, selon lui, devrait être élargie.
Rencontré, le commandant de la CCR, Abdoulaye Coulibaly se presse de dire qu’au jour d’aujourd’hui, il y a peu d’accidents de gros porteurs sur la route de Samè. La cause, selon le commandant Abdoulaye, est due à la stratégie mise en place par ses soins compte tenu de la fréquence des accidents sur le tronçon. La stratégie qui contribue à réduire les accidents sur la route, consiste à mettre deux motards qui veillent sur le respect de l’arrêté portant règlementation de la circulation et du stationnement des gros porteurs. Cette mesure interdit la circulation de façon permanente aux gros porteurs ainsi qu’à tous les véhicules lourds de plus de 3,5 tonnes de poids total en charge. Exceptionnellement, même si cela ne ressort pas dans l’arrêté, les camions frigorifiques transportant les denrées périssables tels que les aliments surgelés, de la viande, du poisson, du lait, des fruits et des légumes ou encore ceux des animaux ne sont pas pris en compte par crainte d’éviter des pertes pour leur propriétaire.
L’arrêté, dans son article 6, interdit toute circulation des gros porteurs à l’intérieur de la ville que de 10 heures à 13 heures sur les deux rives du fleuve sans possibilités d’emprunter les ponts sur le Niger et de 23 heures à 06 heures du matin. Par contre, exceptionnellement la traversée pendant le jour du Pont de l’Amitié Sino-Malienne est autorisée de 09 heures à 11 heures et de 13 heures à 15 heures. Le même document dans son article 7 interdit le stationnement des gros porteurs sur le domaine public des voies de transit et de desserte de Bamako. « L’axe a été matérialisé par des panneaux de non stationnement des gros porteurs », affirme le commandant Garand Diakité, chef de la section motocycliste de la Police nationale. Des dispositions qui selon la CCR, sont entrain de porter ses fruits vu les effets considérables dans la réduction des cas d’accidents sur le tronçon.
Tamba CAMARA 
Source: L’Essor-Mali

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