Le jeudi 22 octobre 2020, une équipe d’élites des Forces armées maliennes (FAMA) en mission spéciale à haut risque, a pu débarquer dans le village assiégé de Farabougou. Ils étaient à bord d’un appareil de commandement de l’Armée de l’air malienne affrété dans le cadre de cette mission commando. « Depuis ce matin du jeudi 22 octobre 2020, les FAMA sont arrivées à Farabougou »…
En effet, c’est aux environs des 10 heures 30 minutes que les premiers éléments du Bataillon des Forces spéciales ont foulé le sol de la localité martyrisée. Ils y ont été transportés par un vol d’un Mi-24 de l’Armée de l’Air. Selon le communiqué, l’Armée malienne, outre le personnel, l’appareil a acheminait également des vivres, colis, médicaments qui sont largués au sol en guise d’aide humanitaire destinée aux populations locales prises en otage.
Avec ce débarquement des troupes composées d’un effectif apparemment modeste, ce fut un vent d’espoir certain qui s’est soulevé à l’horizon. En tout cas, c’est delà que la localité de Farabougou a été libérée des mains des terroristes sataniques, le jeudi 22 octobre 2020. L’opération a été dénommée « Farabougoukalafia ».
Initiée et conçue par des Experts militaires de l’Armée malienne, cette opération a été mise en œuvre rapidement sur instruction de la hiérarchie militaire. Le 15 octobre 2020, malgré tous les risques et défis majeurs qui y relèvent tant techniquement et professionnellement que militairement et politiquement, il a été décidé en toute souveraineté par l’Armée malienne de dépêcher cette mission.
Ensuite, la phase ultime de l’opération s’est déroulée ce jeudi 22 octobre 2020 à partir du village avoisinant de Bapho. En toute discrétion, l’aviation de l’Armée de l’air malienne a largué des éléments forces spéciales aux frontières terrestres de Farabougou, qui ont pris position aussitôt à travers quelques points stratégiques de la zone sous contrôle des terroristes. Cette opération a été dirigée par le Vice-président de la Transition, le Colonel Assimi Goïta en personne. Il était accompagné du Commandant du Secteur V de l’opération Maliko, le Colonel Didier Dembélé entourés d’un cordon sécuritaire formé par d’autres Officiers et Sous-officiers issus tous des rangs des troupes d’élites maliennes. Et l’opération s’est déroulée sans aucun incident majeur. Aux dernières nouvelles, l’aviation malienne était en train d’évacuer des blessés civils vers l’Hôpital régional de Ségou pour des prises en charge en terme de soins appropriés. « Les FAMA continuent également d’apporter des aides humanitaires aux populations de la localité », précise le communiqué.
En fait, cet exploit à l’actif des nouvelles Autorités maliennes présagerait que lentement mais surement l’Armée malienne est en train de se relever pour restaurer la confiance d’antan. Reste à savoir quel aura été le prix de cette opération. Aussi, l’on est en droit de savoir où sont nos partenaires spécialisés, les coopérants militaires massivement mobilisés au chevet du Mali toujours en profonde crise sécuritaire et multidimensionnelle ?
Pour la petite histoire, c’est depuis le mardi 13 octobre dernier que le village de Farabougou est coupé du monde. Les djihadistes ont interdit l’Armée malienne d’y accéder. Ce qui fera que des jours durant, il était devenu impossible d’entrer ni de sortir du village. Selon plusieurs sources locales, un pont, passage obligé pour accéder à leur village, a été détruit par les occupants. C’était dans la nuit de samedi 17 à dimanche 18 octobre 2020. Selon les témoignages, le bilan humain fait état de six morts et neuf kidnappés…
Selon le communiqué des FAMA cité plus haut, c’est un lundi matin, pour la première fois, que des vivres ont pu être transmis aux villageois par les airs ; l’armée malienne a largué une cargaison, par avion, au-dessus du village. « Une action humanitaire » « la volonté des autorités de soulager les populations. », indique le communiqué.
Par la suite, un Habitant expliquera que « six caisses ont été réceptionnées, même si l’une d’elles s’est écrasée au sol, avec à l’intérieur 250 kilos de riz, des pâtes, de l’huile, du sucre : un réconfort, sans aucun doute, mais bien loin de suffire, selon lui, aux besoins des quelque 3 000 habitants du village ». Et, il y a plus d’une semaine, une tentative de médiation a été entamée par des Notables de la zone. Les Maires, Chefs traditionnels, Représentants communautaires et religieux impliqués, ont établi des contacts entre les Hommes armés qui encerclent Farabougou et les Autorités via des intermédiaires locaux.
Cependant, les médiateurs eux-mêmes affirment ne pas être favorables à un assaut qui pourrait, selon le Maire d’une commune voisine, « enflammer et étendre le conflit » à d’autres localités jusqu’ici préservées. Mais, c’est entretemps que les FAMA sont parvenues à acheminer des vivres à Farabougou puis être sur place pour aboutir à la libération du village sans coup férir.
Mohamed Sylla
Source: L’Aube