Pour s’enquérir des conditions de travail du personnel, le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, le Pr Amadou Kéita, accompagné pour la circonstance de l’ambassadeur des USA, s’est rendu le 23 octobre 2020, à la Faculté de Médecine et d’Odontostomatologie (FMOS), ainsi qu’à celle de Pharmacie (FAPH) de l’Université des Sciences, des Techniques et des Technologies de Bamako (USTTB), sur la colline du Point-G. Sur place, le ministre a également présidé la mise en route de sept chercheurs maliens pour le concours d’agrégation du Conseil africain et malgache pour l’enseignement supérieur (CAMES). Malheureusement que notre pays, membre de cette organisation, est en retard dans le payement avec 160 millions de francs CFA.
À son arrivée, le ministre et sa délégation ont été accueillis par le recteur de l’USTTB, le Pr Ouaténi Diallo, et l’ensemble du personnel de l’Université. De même, les responsables des différentes unités scientifiques et les professeurs étaient là au grand complet pour expliquer au chef du département, le travail de recherche, effectué au quotidien par des équipes dans de nombreux domaines, comme les maladies infectieuses, les maladies à virus, donc des tests sur les maladies à Ebola, la maladie à Coronavirus.
Au terme de cette visite guidée, le ministre Kéita a déclaré à la presse qu’il avait été impressionné par la qualité du travail abattu par les équipes de recherche. « J’ai été émerveillé par ce que j’ai vu. Je pense que ce sont des laboratoires de référence qu’il faut encourager », a-t-il déclaré. Il a notamment déclaré avoir pris bonne note des difficultés enregistrées, tout en affirmant que le département restera attentif pour l’amélioration des conditions de travail dans les unités universitaires de recherche.
L’autre temps fort de la visite a été sa rencontre avec les candidats au concours d’agrégation au CAMES. Ils ont été présentés au ministre Kéita, ainsi que leurs accompagnateurs et les membres du jury. Le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique leur a prodigué de bons conseils et des bénédictions pour le succès escompté.
Au cours de cette cérémonie, le ministre a été interpelé face au retard enregistré par le Mali dans le payement des cotisations au CAMES depuis 2018.
Le secrétaire général du syndicat des enseignants des deux facultés (FMOS et FAPH), le Pr Aladji Seïdou Dembélé, s’est insurgé contre cette situation qu’il considère comme une humiliation pour le Mali. « Cette année, ils sont au nombre de sept candidats. La dernière fois, on était au nombre de treize en 2018. Et de 2018 à nos jours, le Mali n’a toujours pas payé. Et on ne peut avoir nos diplômes, parce que le Mali n’a pas payé. Ceux-là, on les envoie, si le Mali n’a pas payé, ils ne pourront pas avoir leurs diplômes », a-t-il déclaré.
De son côté, le recteur de l’USTTB, le Pr Ouaténi Diallo, s’est réjoui de cette visite du chef du département. « Nous avons des recherches d’une qualité exceptionnelle, nous avons des équipements d’une qualité rare, nous avons aussi des résultats en termes de publications scientifiques », a clamé le recteur.
Des efforts insuffisants
Concernant le concours d’agrégation au CAMES, le Pr Ouaténi Diallo a aussi déploré à l’image du secrétaire général du syndicat, le retard qu’accuse notre pays, dans le payement de ses cotisations. « Depuis 2018, nous avons des retards dans la cotisation. Mais, des efforts sont en train d’être faits au niveau du rectorat avec nos maigres moyens. L’année dernière, on a payé 25 millions F CFA. L’enveloppe s’élève à 90 %. J’ai fait exprès de payer 25 millions parce que c’est ce que je pouvais payer ce jour-là. Il s’est ajouté à cela, la cotisation de 2019 et celle de 2020. Je crois que nous sommes à 160 millions FCFA aujourd’hui », a-t-expliqué.
Aussi, le recteur de l’USTTB ajoute : « À la date d’aujourd’hui, il y a un mandat de 98 millions FCFA qui est en cours de payement. Je crois qu’il y a des efforts en cours. On va payer ça, et on va continuer à sensibiliser nos autorités pour que le reste du montant soit payé avant la fin de l’année afin que nos lauréats aient leurs attestations d’inscription sur les différentes listes certifiées. » Pour lui, l’aspect le plus important est scientifique. Car, dit-il, sans ce diplôme, les candidats du Mali ne peuvent pas prétendre aux listes supérieures.
Pour sa part, le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, le Pr Amadou Kéita, a reconnu qu’il était urgent qu’une solution soit trouvée à ces difficultés. « Ceux qui font honneur à notre pays méritent beaucoup plus de considération. Surtout sur le plan scientifique, c’est très important. J’ai dit que mon département prend bonne note de cette situation. Nous allons essayer de voir dans la mesure du possible, les solutions qu’on peut trouver à ces problèmes », a promis le Pr Kéita.
A O
Source: Ziré