Les forces armées maliennes sont accusées d’« exactions » sur des civils à Libé dans le cercle de Bankass, région de Mopti. Selon l’association Tabital Pulaaku, « plus de 24 civils peuls dont des femmes et des enfants ont été sommairement exécutés par les militaires maliens le 22 octobre 2020. Tapital Pulaaku accuse aussi Dana Ambassagou de pillage et vol de bétail. Toutefois, l’armée malienne et la milice Dana Ambassagou réfutent ces allégations et estiment qu’elles sont « infondées ».
Selon le communiqué de Tapital Pulaaku publié ce mercredi 28 octobre 2020, « 24 civils peuls dont 2 mineurs et 3 femmes ont été exécutés par les forces armées maliennes » dans la région de Mopti. Le document indique aussi que « des habitations et des greniers ont été incendiés et du bétail emporté par les chasseurs de Dana Ambassagou ». Tapital Pulaaku demande aux autorités de la transition d’inviter les militaires sur le terrain « au respect du caractère sacré et républicain de leur mission ».
La direction de l’information et des relations publiques de l’armée (DIRPA) déclare que ces allégations sont fausses. Dans un tweet, elle indique qu’il s’agit d’une « propagande » afin de « saper le moral des FAMa pour les distraire dans la traque des terroristes ». Le Directeur de la DIRPA, Diarran Koné, rappelle que la mission de l’armée consiste à sécuriser et protéger les populations et leurs biens. Du côté de la milice Dana Amassagou, certains de ses responsables se disent aussi « scandalisés » par ces accusations qu’ils jugent « sans fondement » et « pleine de contradiction »
Au même moment, dans la région de Segou, certaines communes du cercle de Niono auraient accepté de collaborer avec des groupes terroristes, témoignent des habitants de la zone. Le gouverneur de Ségou dit cependant ne pas être au courant de ces informations.
Cette situation inquiète des spécialistes de questions sécuritaires. Ceux-ci estiment que « le non-respect des droits fondamentaux et le manque de confiance entre les communautés et les forces de l’ordre sont les principales causes des arrestations arbitraires et des exactions extrajudiciaires ». Ces experts préviennent que cette situation pourrait pousser certaines victimes à se rallier aux groupes djihadistes. Dr Aly Tounkara est sociologue – écrivain, Directeur du centre des études sécuritaires et stratégiques au Sahel
STUDIO TAMANI