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« Le crapaud n’a pas de queue, mais Dieu l’évente ! »

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Le colonel-major à la retraite, Bah N’Daw, président de la transition nous a reçus, dimanche dernier, dans ses quartiers de la Base aérienne pour l’hebdomadaire interview imaginaire. Ou presque. Entretien. Sans concession.

Mr le président, savez-vous que la côte de popularité des autorités de la transition est en dégringolade au sein de l’opinion nationale et internationale ?

Ah bon ? Comment ça ?

Avec le siège du village de Farabougou, qui aura duré plus de deux semaines, sans réaction énergique de votre part, les Maliens sont, de plus en plus, convaincus que le changement espéré dans le domaine de la sécurité n’est pas pour demain…

Les terroristes ont été délogés non ?

Oui, mais après plus de 15 jours de siège et le drame humain qui s’est en suivi. Pourquoi n’avez-vous pas fait une déclaration, ne serait-ce que, pour rassurer la population ?

Personne ne me l’a demandé.

Et vos conseillers, alors ?

Ils sont bien là ; mais personne ne m’a demandé de faire une déclaration sur quoi que ce soit.

Pourquoi vos audiences ne sont pas suivies de déclaration pour éclairer la lanterne du Malien sur le contenu de l’audience que vous avez accordée à tel ou tel autre partenaire du Mali ?

Jusque-là, cela ne m’a pas été demandé. Ni par le Premier ministre, ni par le vice-président, encore moins par mes conseillers en parlotte.

Du coup, Mr le président, les Maliens sont déboussolés. Ils ne savent plus ce qui se passe, ce qui se fait, ou ce qui doit être fait, les 18 mois à venir.

Ecoutez, Le Mollah, j’ai appris à faire voler un hélicoptère, à zigouiller l’ennemi à l’aide d’un tir bien ajusté ; mais pas à faire de la politique politicienne.

Et pourtant, vous en aurez besoin, durant ces 18 mois, si vous voulez convaincre les Maliens que vous êtes à la hauteur de cette mission.

Bon, je vais essayer. Car, de nature, je ne suis pas quelqu’un qui parle beaucoup.

Mr le président, est-ce vrai que c’est vous qui aviez déposé le jeune Assimi Goïta, au Prytanée militaire, pour sa première rentrée des classes ?

Qui vous a dit ça ?

C’est la presse, qui le dit.

Ça fait longtemps ça, d’ailleurs je ne me rappelle plus.

Après la publication des missions assignées au vice-président de la transition, nombreux sont les Maliens sont surpris de constater que vous et votre vice-président exercez les mêmes fonctions. Un pays pauvre, comme le Mali, peut-il se tailler ce luxe-là ?

Un adage africain dit : « Le crapaud n’a pas de queue, mais Dieu l’évente ».

Que voulez-vous dire par là ?

Que même si le Mali est un pays en voie de sous-développement, Dieu l’aidera à mener cette transition à bon port.

Que répondez-vous à ceux qui jugent « pléthorique » le cabinet du vice-président de la transition qu’ils comparent à un « cabinet présidentiel dans un cabinet présidentiel »

Le cabinet du vice-président de la transition n’est pas pléthorique, au regard des ambitions qu’il nourrisse pour cette transition.

Donc, selon vous, c’est un cabinet taillé sur mesure. Avec des chefs de cabinet et des chargés de mission avec rang de ministres ?

Vous êtes très sévère avec le vice-président, alors que son ambition est de bien faire les choses.

Quand entendez-vous rendre publics les salaires, indemnités et avantages qui sont octroyés au président et au vice-président de la transition ?

Ce sera fait, quand nous l’aurons décidé.

Et la déclaration de vos biens, comme l’exige la constitution ?

Nous le ferons, aussi, mais sans la pression de qui que ce soit.

Jeudi dernier, vous avez rendu une visite de courtoisie à l’ex-président de la République, à sa résidence privée de Sébénikoro. De quoi avez-vous parlé ?

Nous avons juste partagé un bon plat de « Tô » en nous rappelant nos souvenirs.

Donc à la semaine prochaine ?

Inchallah, comme dirait mon cousin IBK.

Canard Déchaîne

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