Invitée ce vendredi de RMC et BFMTV, la présidente du Rassemblement national a fait part de son déchirement au lendemain du nouvel attentat islamiste à Nice, avant de taper sur le gouvernement, qui n’a pas fait assez pour « protéger les Français » à ses yeux.
Au lendemain d’un nouvel attentat terroriste islamiste qui a coûté la vie à trois personnes dans une église à Nice, Marine Le Pen fait part de son écoeurement sur RMC et BFMTV. « Je suis déchirée, nous sommes tous déchirés, tous les Français sont déchirés », exprime-t-elle sur notre antenne ce vendredi matin. Ce qui inquiète particulièrement la présidente du Rassemblement national, c’est la répétition de ces actes:
« Chaque Français n’a aucun doute sur le fait qu’il y aura d’autres attentats, et chaque Français s’interroge sur la date de cet attentat » juge-t-elle, avant d’affirmer qu’ »il y a vraiment une prise de conscience […] sur la gravité de la situation ».
A la suite de cette nouvelle attaque, la troisième en un mois après celle devant les anciens locaux de Charlie Hebdo et la décapitation de l’enseignant Samuel Paty, le Premier ministre Jean Castex a annoncé jeudi que le niveau d’alerte vigipirate avait été relevé à « urgence attentat », soit son plus haut échelon, sur tout le territoire.
« Face à une consigne islamiste de cette nature, il faut se considérer en danger »
« Je pense même qu’on aurait pu le faire avant » déplore l’élue d’extrême droite en s’appuyant sur « un communiqué fait par le ministère de l’Intérieur qui évoquait un communiqué de l’agence de presse d’Al-Qaïda qui appelait au jihad individuel ». Ce texte de propagande, poursuit notre invitée, « ciblait d’ailleurs très précisément des lieux ou des personnes, il ciblait les imams qui soutiennent la lutte contre l’islamisme, les lieux de culte, notamment les églises, les représentations, consulats et ambassades de la France à l’étranger ».
« C’est exactement ce qu’il s’est déroulé », souffle celle qui est déjà candidate à la présidentielle 2022, pour qui il aurait fallu mieux anticiper la menace: « Face à une consigne islamiste de cette nature, il faut se considérer en danger et prendre les mesures nécessaires à la protection de ces cibles. »
Considérant une nouvelle fois que le gouvernement ne fait pas assez pour mener cette « guerre contre l’idéologie de l’islamisme », la députée du Pas-de-Calais fait un parallèle avec les décisions prises pour lutter contre la propagation du coronavirus: « On prend des mesures qui sont extraordinairement contraignantes pour les libertés de l’ensemble des Français en raison de la crise sanitaire, je ne comprends pas pourquoi on ne prend pas des mesures qui sont extrêmement contraignantes contre les islamistes alors, qu’encore une fois, nous sommes attaqués sur notre territoire et que l’islamisme nous mène la guerre. »
Les politiques sont responsables »
Face à son constat, Marine Le Pen a la dent très dure contre ses homologues qui ont été, ou sont encore, eu pouvoir: « Les politiques sont, permettez-moi de le dire, les grands responsables, et pour cause ce sont eux qui peuvent prendre les décisions qui permettent de protéger les Français. »
C’est pourquoi elle « assume » vouloir être au pouvoir « précisément pour pouvoir prendre des mesures pour protéger les Français ». Elle continue:
« Encore une fois il faut savoir contre qui nous nous battons, il ne faut pas avoir de complexes; il ne faut pas se donner d’excuses; il ne faut pas avoir peur d’être traité d »islamophobe’. »
Illustration de sa défiance envers le l’exécutif, la patronne du RN voit dans le « gouvernement » actuel « un puzzle d’annonces totalement contradictoires »: « Monsieur Darmanin joue le rôle du ministre ferme, à coté il y a monsieur Éric Dupond-Moretti qui nous explique qu »on vit un sentiment d’insécurité’ et ‘que la France n’est pas un coupe gorge’. » « Vous croyez qu’avec des ministres comme ça on peut lutter? », s’interroge Marine Le Pen en conclusion.