Depuis 2010, Hydroma transforme l’hydrogène naturel en électricité verte pour le village de Bourakébougou, au Mali. Le succès de cette révolution énergétique commence à capter l’attention des industriels du monde entier et surtout à créer un consensus autour d’une ressource d’avenir.
Il y a dix ans, le promoteur malien Aliou Diallo se lançait dans un pari totalement fou : l’exploitation de l’hydrogène naturel. A l’époque, il n’y avait même pas encore de consensus autour de l’existence de cette ressource. Quant à sa viabilité économique et son intérêt pour la planète, c’était le grand scepticisme. Mais, au fil des années, les lignes ont beaucoup bougé, grâce notamment aux travaux des géologues Alain Prinzhofer et Éric Deville, auteurs de l’ouvrage « Hydrogène naturel, la prochaine révolution énergétique ? Une énergie inépuisable et non polluante ».
Un succès retentissant à Bourakébougou
Sur le terrain, c’est la compagnie Hydroma, de l’homme d’affaires malien Aliou Diallo, qui a élevé l’hydrogène naturel au rang de candidat idéal de la transition énergétique. Elle a effectué de nombreux forages dans le cercle de Kati au Mali et identifié plus de vingt-cinq puits positifs. Depuis 2012, elle en exploite un près du village de Bourakébougou, avec une unité pilote. La compagnie produit de l’électricité qu’elle distribue gratuitement aux habitants. Grâce à ses prouesses, Hydroma sera invitée dans de nombreux rendez-vous de l’énergie à travers le monde.
C’est au cours de l’une de ces rencontres, en 2019, que l’entreprise change de nom pour devenir Hydroma. Au départ elle s’appelait Petroma, comme « on était censé découvrir du gaz naturel », confie Aliou Diallo dans un entretien accordé à Africable Télévision, début octobre 2020. Mais, « pendant toutes les conférences où nous sommes allés présenter notre découverte, on nous a dit : ‘’vous avez un produit fabuleux et extraordinaire. Pourquoi continuez-vous de l’appeler ‘poison’ (pétrole)?’’». Les actionnaires ont donc décidé d’appeler la société Hydroma.
Hydroma a conquis l’Allemagne
Outre les invitations dans les conférences pour exposer sa révolution énergétique, Hydroma est cité en pionnière de l’exploitation de l’hydrogène dans de nombreux pays, dont l’Allemagne. La première puissance économique européenne souhaite devenir Numéro Un mondial de cette ressource. Pour concrétiser cette ambition, elle a récemment dévoilé un plan pour la filière de 9 milliards d’euros.
Sans surprise, Hydroma a une bonne image dans ce pays fort de « nos travaux sur l’hydrogène, que nous avons fait connaître dans le milieu scientifique allemand », souligne Aliou Diallo. Le promoteur malien précise que dans le programme national de l’hydrogène en Allemagne, il est inscrit l’hydrogène blanc (l’hydrogène naturel).
« J’étais la semaine dernière en Allemagne et on a eu des réunions avec de hauts responsables des ministères. Celui qui chapeaute même le programme de l’hydrogène naturel m’a dit : ‘’Bravo Mr Aliou Diallo parce que grâce à vos travaux nous avons pu inscrire l’hydrogène blanc dans notre programme national de l’hydrogène’’», a indiqué le PDG d’Hydroma.
Un corridor vert bientôt dans le Sahel
Tandis qu’elle donne à l’hydrogène ses lettres de noblesse à l’international, la compagnie Hydroma continue sa révolution au Mali. Elle a récemment lancé la production à grande échelle d’électricité verte à partir de cette ressource vertueuse. Parallèlement, elle s’invite dans l’hydrogène vert avec des champs de panneaux solaires au Sénégal et au Mali.
L’entreprise songe déjà à la construction de pipeline de Bourakébougou jusqu’aux portes de l’Europe. En outre, Hydroma a entamé des prospections en Australie et au Canada pour la découverte de réserves d’hydrogène naturel.
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