C’est la conséquence d’une accablante mission d’inspection domaniale infligée à Mamadou Tiéni Konaté par son ancien ministre de tutelle, Badra Alioune Berthé. Ses conclusions épinglent le PDG sur l’opacité de 4 parcelles irrégulièrement attribuées et sont en passe de lui coûter une sévère sanction de la part des autorités de la transition.
À en croire nos sources, le sulfureux rapport, qui remonte à cinq mois environ, est finalement tombé sur la table des autorités de Transition très regardantes sur les odeurs de malversations de cet acabit. Commanditée par l’ancien ministre de tutelle, Badra Alioune Berthé, l’enquête domaniale a concerné quatre parcelles ayant fait coulé beaucoup d’encre à cause de l’opacité ayant entouré leur attribution à une seule et même personne et à la même date. L’intéressé est un étudiant pour le moins peu ordinaire répondant officiellement à l’identité de Papa Oumar Samaké et acquéreur es qualité des splendides titres de propriété tous situés en pleine zone ACI 2000 de Hamdallaye. Pour disposer des joyaux, l’étudiant en question s’est acquitté en tout et pour tout de la somme de 281 millions pour une superficie cumulée de plus de 2100 m2. Lesdites parcelles sont certes issues d’une mise à jour approuvée du morcellement d’ACI 2000, mais il se trouve que leur reattribution résulte d’une spoliation en règle d’acquéreurs initiaux au motif que ces derniers y ont renoncé en acceptant d’être remboursés. Les conditions de la première attribution n’ont pourtant rien de moins bancales que celles ayant entouré la cession opérée par M Konaté, qui s’est caractérisée, selon le rapport, par un mépris royal de toutes les procédures en vigueur à l’ACI. C’est un constat parmi tant d’autres auquel a conclu l’enquête domaniale. Après avoir passé au crible de nombreux documents et recueilli les témoignages de divers responsables de structures impliquées dans les procédures foncières et domaniales (services d’urbanisme, cadres de l’ACI et des collectivités ainsi que le bénéficiaire en personne), des réserves ont été émises quant à une cession d’autant plus douteuse qu’elle a été faite sans la moindre possibilité d’ouverture à des bénéficiaires autres qu’un acquéreur visiblement présélectionné. Qui plus est, l’intéressé pourrait avoir bénéficié d’une estimation des prix en deçà des valeurs réelles desdites marchandises et défiant toute concurrence.
À en juger par le contenu du rapport, le PDG Mamadou Tiéni Konaté, interpellé sur ces nombreux manquements et violations de procédures, ne s’est point dérobé en tant que responsable exclusif de la vente des terrains. Tout en admettant tacitement sa responsabilité dans les manquements relevés par les inspecteurs, il s’adosse semble-t-il, sur des arguments jugés très peu solides par les observateurs avertis, à savoir : l’attribution de l’ensemble du TF 1339 dans les mêmes conditions de violation de la procédure en vigueur à l’ACI. Autrement dit, aucune parcelle dudit lotissement n’a été cédée en conformité avec le mandat détenu par sa structure, mandat en vertu duquel la vente aux enchères est un passage obligé dans les adjudications immobilières.
Sauf que ce conformisme – du reste paradoxal pour celui qui avait prôné le changement et le redressement de sa structure à son arrivée – est battu en brèche par ceux qui savent que les mêmes violations et manquements ont motivé une kyrielle de retraits et ré-attributions arbitraires de parcelles attribuées par ses prédécesseurs. Au risque d’exposer la structure aux condamnations judiciaires inhérentes à cette démarché.
Mais l’épisode des quatre parcelles de l’ancienne zone aéroportuaire est d’autant plus embarrassant que plusieurs sources convergent vers une collusion d’intérêts en lien avec l’attribution des somptueuses superficies. En effet, le richissime étudiant bénéficiaire, confie-t-on, serait un neveu du PDG, dont l’identité apparaît également dans une autre opération de vente alléchante : celle de l’ancien bâtiment des «Recettes Générales du District du District» d’une superficie de 1500 m2 que le même individu a acquis pour la somme de 1,237 milliards de nos francs.
Trop gros pour que les enquêteurs domaniaux suggèrent une annulation pure et simple de la cession des quatre parcelles acquises par une seule et même personne à la même date. Il nous revient que les hautes autorités de la transition, qui viennent de prendre le dossier à bras le corps, ne l’entendent point de cette oreille. Elles semblent déterminées toutefois à infliger au PDG Konaté une sévère sanction, en attendant le déclenchement de la procédure de son remplacement à la tête de l’ACI.
A Keïta
Source: Le Témoin