L’ancien ministre de la Justice, et du Domaine de l’Etat, Mohamed Aly Bathily, membre influent du M5-RFP, après plusieurs mois de convalescence, s’est prononcé sur la mise en place des organes de la Transition. Il revient sur les raisons qui, selon lui, ont conduit à l’effritement de la cohésion au sein du M5-RFP.
C’est en recevant une délégation de la jeunesse M5-RFP à son domicile que l’ancien Garde des Sceaux s’est livré à ces déclarations. Ainsi, en répondant immédiatement à ceux qui militaient pour que la transition soit dirigée par les militaires, il a rappelé qu’en 60 ans d’indépendance, le Mali a été dirigé par les militaires pendant 34 ans. Selon lui, malgré tout, le Mali n’arrive pas à sortir de l’ornière. « Etre militaire ne fait pas de quelqu’un un dirigeant intègre. L’intégrité est un comportement », a-t-il précisé.
Occasion pour lui de balayer d’un revers de mains les allégations des partisans qui disent que les critères du choix des autorités de la transition soient liés à l’appartenance à l’armée ou à la jeunesse. Me Mohamed Aly Bathily propose, malgré le choix du Président et le Premier ministre de transition, que les critères soient plutôt liés à la moralité, le parcours professionnel, la compétence et l’esprit patriotique des hommes et des femmes qui dirigeront la transition. « Cherchons des cadres intègres, capables qui sont prêts à servir le Mali », insiste l’ancien ministre de la Justice même si les dés sont jetés.
Poursuivant, avec son argumentaire, ce membre influent du comité stratégique du M5-RFP de mettre en garde ceux qui voulaient profiter des contestations du M5 pour accéder au pouvoir. « Méfions-nous de ceux qui pensent que c’est eux qui doivent prendre le pouvoir. N’acceptons plus un pouvoir autocratique. Soyons prêts à sacrifier le reste de notre existence pour instaurer un bon pouvoir », haranguent les jeunes du M5-RFP. Me Mohamed Aly Bathily, connu pour son franc parlé, demande de débarrasser le M5-RFP des mauvaises graines à savoir ceux qui sont venus pour le pouvoir, pour se servir et non servir l’intérêt du pays.
Pour lui, le salut du Mali réside dans une gouvernance saine, où les textes et les lois de la République sont appliqués et respectés par les gouvernants et les gouvernées. « Si nous empruntons ce chemin, le pays sortira du gouffre dans les 18 mois de la Transition », a-t-il conseillé.
Par ailleurs, il a indiqué qu’après quatre coups d’état, le Mali n’arrive toujours pas à instaurer un Etat de droit. Un pays où les serviteurs de l’Etat travaillent dans le plus grand respect des textes de la République sans pourtant être des vassaux de leurs directeurs ou de leurs ministres de tutelles. « Hier, IBK était au pouvoir et tous les agents de l’Etat travaillaient en respectant sa volonté. Aujourd’hui, Assimi Goïta a pris le pouvoir et les mêmes pratiques continuent en violation des textes », a-t-il prévenu, ajoutant que cela ne mènera le pays nulle part. « On n’arrive toujours pas à instaurer des mécanismes de régulation de l’Etat », estime Me Mohamed Aly Bathily.
S’agissant de la tempête au sein du mouvement de contestation à l’origine du déclin du régime d’IBK, il a indiqué que l’union au sein du M5-RFP passera par le respect de l’esprit qui a suscité sa création. Avant d’enfoncer le clou : « la désunion au sein du M5-RFP a commencé avec le triumvirat CMAS-FSD-EMK. Ce triumvirat a écarté les autres mouvements et s’est approprié seul de la lutte du M5-RFP après le coup d’Etat contre IBK.
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