Bloqué pendant onze jours en Turquie après avoir été testé positif à la Covid-19, le défenseur international, revient sur ce qu’il a vécu pendant son isolement, avant de se projeter vers la double confrontation avec la Namibie, au compte des 3è et 4è journées des éliminatoires de la CAN, Cameroun 2022. Le joueur du FC Metz évoque également le bon début de saison de son club et affiche ses ambitions pour la suite des événements
L’Essor : Lors du dernier stage de la sélection nationale à Antalya en Turquie, vous avez été testé positif à la Covid-19, ce qui vous a empêché de quitter ce pays en même temps que vos coéquipiers. Comment avez-vous vécu cette situation ? Que faisiez-vous pour oublier votre isolement ?
Mamadou Fofana : Effectivement lors du dernier stage à Antalya, j’ai été testé positif à la maladie du coronavirus. J’avoue que ça été une épreuve difficile mais grâce à Dieu et à la bénédiction de mes parents, j’ai pu surmonter la pente. Aujourd’hui, je suis complétement guéri de cette pandémie qui a fait énormément du mal cette année dans le monde. D’abord, j’ai vécu cette situation très mal car tout le monde est rentré sauf Lassana Coulibaly et moi qui avons été mis en isolement.
Les journées ont été longues pour nous, je regardais beaucoup les séries télé, je jouais également à la PlayStation. Maintenant je regarde devant moi et j’ai commencé l’entraînement avec mon équipe, c’est-à-dire Metz et encore une fois, je remercie Allah le Tout-Puissant et Miséricordieux de nous avoir donner la santé, Lassana Coulibaly et moi.
L’Essor : Comme vous l’avez dit, Lassana Coulibaly est également resté à Antalya pour les mêmes motifs et n’a pu venir au Mali pour assister aux funérailles de son père. Comment a-t-il vécu cette épreuve ? Est-ce vous aviez la possibilité de vous rencontrer ?
Mamadou Fofana : Vous avez parfaitement raison, je suis resté avec Lassana Coulibaly en isolement parce que nous avons été testés positifs la veille du deuxième match de la sélection nationale (contre l’Iran qui a été annulé, justement parce qu’une demi-dizaine de joueurs maliens ont été testés positifs, ndlr). C’est pendant le confinement que nous avons appris le décès du père de Lassana. Que son âme repose en paix.
Ça été un moment terrible pour nous, ce n’était pas du tout facile mais on s’est serré les coudes et nous avons fait beaucoup de prière pour le repos de l’âme de notre papa. Que Dieu l’accueille dans son Paradis.
L’Essor : Peut-on dire que c’est l’un des plus mauvais souvenirs de votre carrière sportive ?
Mamadou Fofana : (Rires). Pour l’instant je peux dire que c’est l’un de mes plus mauvais souvenirs parce nous sommes partis pour jouer et après nous avons été bloqués en Turquie pendant onze jours. Nous étions bloqués dans nos chambres, avec interdiction de mettre les pieds dehors. C’était leur consigne sanitaire et nous n’avions pas le choix. Alhamdoulilah, le calvaire a pris fin, il faut désormais regarder devant, mais en respectant toujours les mesures sanitaires pour se mettre à l’abri de l’épidémie.
L’Essor : Revenons sur le terrain pour parler des éliminatoires de la CAN 2022, notamment la double confrontation avec la Namibie, au compte des 3è et 4è journées de la compétition. Comment voyez-vous ces deux rencontres qui s’annoncent décisives dans la course à la qualification ?
Mamadou Fofana : Oui, nous allons jouer les 13 et 17 de ce mois contre la Namibie. Les deux matches ne seront pas faciles, mais nous savons qu’en faisant le plein contre les Namibiens, nous serons quasiment assurés de terminer à l’une des deux places synonyme de qualification. Le seul mot d’ordre est donc la victoire et nous jouerons pour ça. Nous devons aborder cette double confrontation avec beaucoup de sérénité et surtout de concentration. Cela est d’autant plus important que toutes les équipes se valent maintenant et que tous les points peuvent compter dans la course à la qualification.
L’Essor : Le stage à Antalya s’est plutôt bien passé pour la sélection nationale, avec la large victoire 3-0 contre le Ghana lors du premier match. Pourtant, de nombreux joueurs étaient absents lors de ce match de préparation. Pensez-vous que cette belle prestation va influencer le choix du sélectionneur national Mohamed Magassouba pour les deux explications contre les Namibiens ? Selon-vous, le sélectionneur Magassouba doit-il faire confiance au même groupe ou intégrer d’autres éléments ?
Mamadou Fofana : Bon, nous avons battu le Ghana sur un score sans appel de 3-0 mais c’était un match amical. Les rencontres de préparation sont différentes de celles de la compétition proprement dite. Nous devons nous concentrer sur les prochains matches qui pointent à l’horizon et oublier le succès contre le Ghana. Nous avons une bonne équipe et pouvons faire de belles choses. Comme vous l’avez souligné, l’équipe était décimée contre le Ghana, il y avait beaucoup d’absents mais nous avons gagné. Pour les deux matches à venir, nous espérons que tout le monde sera là et que le groupe gagnera à Bamako, mais aussi en Namibie. Je n’ai rien à dire pour ce qui concerne le choix du sélectionneur national, c’est lui seul qui décide et il est libre de sélectionner qui il veut. Ce qui est important pour nous joueurs, c’est mouiller le maillot et donner du plaisir aux Maliens.
L’Essor : La première sortie des Aigles à domicile s’est soldée par un nul 2-2 contre le Syli de Guinée et le public attend un rachat contre la Namibie. Est-ce que vous connaissez ce pays et qu’est-ce qui peut, selon vous, faire la différence dans la double confrontation avec les Namibiens ?
Mamadou Fofana : Effectivement, lors de la première journée, l’équipe a été accrochée 2-2 au stade du 26 Mars par la Guinée. Nous avons mené deux fois au score, mais à chaque fois les Guinéens ont réussi à refaire leur retard pour finalement obtenir le partage des points. Cette fois, le seul mot d’ordre est la victoire et nous allons tout faire pour offrir la victoire aux supporters.
Après le faux pas contre la Guinée, nous n’avons plus qu’un objectif : gagner tous les matches. Nous en avons les moyens, mais je demande à mes coéquipiers de ne pas sous-estimer la sélection namibienne et de respecter tous les adversaires. Je ne connais pas trop la Namibie, mais on ne devrait pas trop se focaliser sur ça, il faut se concentrer sur ce qu’on sait faire, c’est-à-dire jouer et Inch-Allah, la victoire sera au bout. Pour moi, ce qui peut faire la différence contre les Namibiens, c’est la concentration et l’efficacité devant les buts. Il faudra que nous profitions à fond des occasions que l’équipe obtiendra. Je suis sûr qu’il y en aura et nous devons les exploiter au mieux.
L’Essor : Vous êtes défenseur axial de formation, mais vous jouez au milieu de terrain dans votre équipe à Metz. Est-ce un choix personnel ou une volonté de votre entraîneur, Vincent Hognon?
Mamadou Fofana : À la base, je suis plus attiré par le poste de défenseur central. Depuis que je suis arrivé à Metz, j’ai enchaîné beaucoup de matches au milieu de terrain. Je suis polyvalent, moi ça ne me pose pas de problème, je suis prêt à jouer là où l’entraîneur a besoin de moi. J’essaie de faire le maximum possible, me donner à fond et aider le club à atteindre ses objectifs. Aujourd’hui, je n’ai plus de préférence. Je suis à la disposition de l’équipe et peu importe où on me met sur le terrain, je me donnerai toujours à 100%.
L’Essor : Vous êtes à Metz depuis 2018 et vous avez récemment prolongé votre contrat. Qu’est-ce qui vous avez motivé à faire cette prolongation ?
Mamadou Fofana : Je suis Messin depuis 2018 et j’ai récemment prolongé mon contrat de deux ans. La motivation est que je n’ai pas fini d’apprendre, j’aime beaucoup mon club.
Je m’épanouie, c’est comme une famille et je dois encore franchir des paliers. Je suis sûr d’être sur la bonne voie, je vais travailler encore plus pour atteindre mes objectifs. Je me rappelle, lorsque j’ai décidé de rejoindre Metz, c’était uniquement dans l’optique de jouer un maximum de matches. Et, si c’est le cas aujourd’hui, c’est en partie grâce à mes coéquipiers. Ils m’ont donné de nombreux conseils afin que je me sente à l’aise ici. Cela m’a permis de m’adapter le plus rapidement possible.
L’Essor : Votre équipe occupe actuellement la 7è place du classement avec 14 points. Quels commentaires vous inspire le début de saison du club ?
Mamadou Fofana : Oui, nous sommes 7è du classement général, ce n’est pas mal du tout. Au contraire, c’est un bon début de saison et il faut continuer sur la même lancée. En tout cas, notre objectif est de faire une bonne saison. Nous allons redoubler d’efforts pour faire plaisir aux supporters et aux dirigeants du club.
L’Essor : Sur un plan personnel, quel votre objectif cette année ?
Mamadou Fofana : Mon objectif principal est de pouvoir jouer plus grand nombre de matches possibles et continuer à franchir les paliers.
L’Essor : Un petit message pour les supporters qui regardent les matches de la Ligue 1 tous les week-ends sur le petit écran.
Mamadou Fofana : Je demande aux supporters maliens de continuer à nous soutenir et de faire des bénédictions pour tous les sportifs du Mali, en général et les footballeurs expatriés en particulier. Beaucoup d’entre eux sont en contact avec moi et ça me fait chaud au cœur. Parmi ces inconditionnels il y a bien entendu le Quotidien national L’Essor qui, à travers cette rubrique consacrée aux expatriés, contribue à la promotion et au développement du football de notre pays. Je suis fier du travail de notre Quotidien national.
Interview réalisée par
Djènèba BAGAYOKO
Prénom et Nom : Mamadou Fofana
Date de naissance : 21 janvier 1998
Lieu de naissance : Bamako
Poste : Défenseur
Nombre de sélection : 17
Parcours
2014-2016 : Stade malien (Bamako)
2016-2017 : Alanyaspor (Turquie)
2017 : Bandirmaspor (Turquie)
2018 : FC Metz (France)
Palmarès
2015 : Vainqueur de la CAN U17 au Niger
2019 : Champion de France de Ligue 2 avec le FC Metz
Source : L’ESSOR