Après la répression sanglante du mouvement de protestation de la jeunesse nigériane par l’armée, les autorités maintiennent la pression sur certaines figures identifiées du mouvement #EndSars. Les comptes bancaires de vingt d’entre eux ont été gelés, sur décision de la Banque centrale nigériane.
Avec notre correspondante à Lagos, Liza Fabbian
Le mouvement #EndSars s’est toujours revendiqué sans leader, mais les autorités nigérianes semblent avoir identifiés certains de ses « promoteurs » présumés. Ceux-ci font l’objet de pressions croissantes, presque trois semaines après l’intervention de l’armée qui a fait plonger le mouvement pacifique de la jeunesse nigériane dans la violence.
A Lagos, la commission judiciaire chargée d’enquêter sur ces événements n’a pas pu siéger ce samedi, en l’absence des deux représentants de la jeunesse.
Majekodunmi Temitope et Rinu Oduala ont décidé de boycotter cette audience, suite au gel du compte en banque de cette dernière. Une décision de la Banque centrale du Nigeria, validée par une cour de justice, qui vise une vingtaine de jeunes mobilisés dans le mouvement #EndSars ces dernières semaines.
Un des avocats de victimes de violences policières a estimé que ces sanctions étaient « une déclaration de guerre de la part des autorités », qui risque de mettre à mal le travail de la commission d’enquête et saper encore les efforts de transparence.
Ce week-end, la commission devait entendre un représentant de l’armée nigériane, venu s’expliquer sur le rôle de l’armée dans les violences des dernières semaines. Il ne s’est pas exprimer, puisque la séance a été ajournée.
Les violences des dernières semaines ont fait au moins 50 morts à travers le Nigeria. Une intervention de l’armée contre la jeunesse le 20 octobre a fait au moins 12 morts à Lagos selon Amnesty International.
RFI