En pleine crise entre Félix Tshisekedi et son prédécesseur, Joseph Kabila, sur le contrôle des institutions stratégiques, les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) sortent de leur silence. Au cours d’une conférence de presse, jeudi 12 novembre, à Kinshasa, elles ont apporté leur soutien aux institutions tout en mettant en garde les politiques et ceux qui appellent à la révolte de l’armée. Une sortie médiatique qui s’apparente à une mise au point.
Avec notre correspondant à Kinshasa, Pascal Mulegwa
Ces derniers jours, sur les réseaux sociaux, des messages appelant les troupes à la révolte ont été diffusés : arriérés de solde comme de primes, manque d’équipement de combat voire même de carburant. Tout est balayé d’un revers de la main par le général Léon Richard Kasonga, porte-parole de l’armée : « Les FARDC tiennent à préciser que pour leur fonctionnement harmonieux, elles reçoivent diverses allocations financières, logistiques, techniques et structurelles, adaptées et conséquentes. Ainsi donc la solde mais aussi diverses primes, étant des dépenses de souveraineté, sont décaissées au prorata des recettes publiques de l’Etat sans qu’il soit nécessaire de le porter sur la place publique. Les forces armées bénéficiant d’une particulière attention du commandant suprême. Les auteurs de l’appel à la révolte des militaires dans les réseaux sociaux doivent savoir que leur brouhaha ne passera pas. »
Certaines difficultés
L’officier reconnaît toutefois que certaines difficultés résultant de la Covid–19 et de l’environnement international peu favorable qui empêchent le décaissement, notamment des frais de fonctionnement. Cette campagne vise, selon lui, à diviser les troupes et à les monter contre le pouvoir politique. D’où cette mise au point : « Les Forces armées de la République démocratique du Congo appellent tous les vaillants combattants à demeurer unis, disciplinés comme toujours, vigilants et derrière le commandant suprême. La discipline impose aux militaires de n’exécuter que les ordres émanant de leur hiérarchie. Ils doivent soumission et loyauté aux institutions légalement établies. »
Un bâtiment « vétuste »
Quant à l’état-major de l’armée appelé à déménager du Mont–Ngaliema, habité par le président Tshisekedi, son unité de protection et le ministère de la Défense, pour le porte-parole de l’armée, cela est prévu depuis longtemps : « Ce bâtiment est vétuste. Aujourd’hui le nombre d’officiers affectés ici dépasse ce qui était prévu à l’époque. Dans ce site ici, il est impossible de mettre tout le monde ensemble et accomplir nos missions constitutionnelles règlementaires de manière probante. »
Le général met en garde les opérateurs politiques. Ils doivent s‘abstenir, je cite, « d’épiloguer sur les forces armées et d’adresser des invectives » au commandement.
RFI