Les restrictions pour faire face à la pandémie de Covid-19 pourraient durer plusieurs mois dans les pays européens. De l’Allemagne à la France, les gouvernements se préparent à des mesures sur le long terme malgré des mouvements de contestation.
Encore 4 à 5 mois de restrictions en Allemagne pour faire face à la pandémie de Covid, c’est le ministre allemand de l’Économie qui l’a annoncé ce dimanche. « Le nombre de contaminations est encore bien trop haut, bien plus haut même qu’il y a deux semaines », a déclaré Peter Altmaier dans la presse à la veille d’une réunion du gouvernement lundi pour évaluer la situation dans les différents länder/régions.
Les mesures prévoient la fermeture pendant un mois au moins de toute une série d’établissements, dans la gastronomie, les loisirs, le sport et la culture.
Les appels à fermer les écoles ou à faire davantage cours en ligne se sont notamment multipliés. Samedi plusieurs manifestations « anti-masques » ont eu lieu dans le pays, à Francfort la police a fait usage de canons à eau pour disperser des contre manifestants.
Des protestations qui montent dans différents pays d’Europe, et qui vont de l’avis divergents de médecins, sociologues ou économistes reconnus, aux théories complotistes les plus extrêmes.
Pour la politologue Ulrike Guérot, spécialiste des questions européennes, il faut davantage de débat et de critique au plus haut niveau dans le choix des réponses à apporter à la crise sanitaire.
Manifestations contre les restrictions en France
En France, où 44 246 sont mortes du Covid-19 depuis le début de la pandémie, le Premier ministre Jean Castex a prévenu, lui aussi, qu’il allait falloir « vivre avec le virus sur le temps long », et qu’il travaillait à des « règles » pour le pays jusqu’à l’arrivée d’un vaccin.
Plusieurs centaines de manifestants se sont rassemblés samedi à Marseille (sud-est de la France) et 1 500 personnes à Nice (sud-est) pour protester contre les restrictions. Dans le cortège niçois, on pouvait lire sur des pancartes: « Culture sacrifiée » ou encore « Couvre-feu ? Nous ne sommes pas en guerre ».
Dimanche, des centaines de catholiques se sont réunis dans plusieurs villes de France, comme le weekend précédent et malgré quelques interdictions, pour demander la levée de l’interdiction des messes en public.
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Ailleurs en Europe, les autorités écartent presque partout l’idée d’un assouplissement des restrictions, et les durcissent par endroit. Au Portugal, un couvre-feu le week-end est entré en vigueur samedi pour 70% de la population. La semaine prochaine, 80% de la population sera concernée. Samedi 500 manifestants avaient bravé aussi les restrictions à Lisbonne pour une « marche pour la liberté ».
La Grèce va fermer ses écoles primaires et ses crèches. Elle a aussi interdit pour les jours qui viennent tout rassemblement de plus de trois personnes.
En Autriche, le chancelier Sebastian Kurz a annoncé qu’à partir de mardi et jusqu’au 6 décembre, serait « instauré un confinement comme celui du printemps » avec les sorties restreintes au maximum et la fermeture des écoles et magasins non essentiels.
RFI