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Rapport 2019 du vérificateur général : Un manque à gagner de 300 milliards CFA pour 15 missions de vérification financière.

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Le Bureau du Vérificateur Général (BVG) se sera singularisé par un rapport plein de révélations pour l’année 2019 avec trente-et-une (31) missions de vérification réalisées et de nombreuses irrégularités relevées. Solennellement réceptionné par le Président de la transition, le document de plus de 200 pages porte sur les vérifications financières, de performance en plus des recommandations au titre des exercices 2015, 2016, 2017 et 2018.

Sur les 31 missions réalisées par le BVG au titre de l’année 2019, on dénombre 15 vérifications financières ou de conformité, huit (8) vérifications de performance et huit (8) vérifications de suivi des recommandations. Elles concernent différents structures et secteurs dont les Affaires Étrangères, les Collectivités Territoriales, les Mines, les Affaires Religieuses, les Finances, la Santé, l’Agriculture, l’Éducation, l’Énergie, les Télécommunications, l’Habitat et de Communication. Il ressort desdites missions le constat partagé selon lequel la gestion actuelle des deniers publics dans les entités vérifiées ne permet pas à l’État de s’assurer d’une utilisation judicieuse de ses ressources et de son patrimoine.

Des milliards portés disparus  

 Au niveau des ambassades, on a celle du Burkina qui affiche une perte de 1,84 milliards. Son premier responsable Amadou Soulalé vient d’être écroué en prison pour mauvaise gestion. En Italie où siège l’ancien DG de la douane Ali Coulibaly, l’assiette est de 284,15 milliards alors que les irrégularités financières à l’ambassade du Mali à Washington s’élèvent à 181,50 millions de FCFA. Quant à la juridiction malienne de Madrid les irrégularités financières s’élèvent à 51,05 millions de FCFA, tandis qu’en Côte d’Ivoire, les irrégularités financières portent sur 166,48 millions de FCFA imputables à l’acquisition de biens en violation des procédures de passation de marchés publics.

Au niveau du Cameroun, Les irrégularités financières se situent dans l’ordre de 133,69 millions de FCFA essentiellement dépenses douteuses.

Selon le même rapport 2019 du Bureau du Vérificateur général (BVG), les irrégularités financières constatées au sein de la Société des mines d’or de Loulo (SOMILO-SA) et des sociétés des mines d’or de Gounkoto (GOUNKOTO-SA) s’élèvent à 60,53 milliards de FCFA. Dans ces mines, le contrôle du Bureau du vérificateur général a porté sur les opérations de recettes et de dépenses ainsi que les aspects environnementaux au cours des exercices 2015, 2016 et 2017.

Transversalité des vérifications  

 Plusieurs autres structures d’Etat et même des collectivités ont aussi fait l’objet de missions des enquêteurs du vérificateur Général. Celle de la Mairie de la Commune II, par exemple, a fait ressortir des irrégularités financières à hauteurs de 153,64 millions de Fcfa en rapport avec l’utilisation inappropriée de dons de l’Ambassade de Chine pour un montant de 28,90 millions de Fcfa

Dans un contexte où la distribution des logements sociaux fut émaillée de suspicions, le VEGAL situe la perte financière de l’OMH à 247,95 millions CFA, soit trois fois que les irrégularités financières décelées sur les opérations de recettes et de dépenses liées au pèlerinage à la Mecque, qui s’élèvent à 639,86 millions de FCFA. Ici, les manquements portent essentiellement sur l’enregistrement gratis irrégulier au profit d’un titulaire de marché pour un montant de 46,71 millions de FCFA. Aux nombres des griefs figurent en outre le paiement indu à une agence de voyage pour un montant de 50 millions de Fcfa, le non-paiement des droits d’enregistrement pour un montant de 19,57 millions de FCFA ainsi que de la redevance de régulation pour un montant de 12,47 millions de FCFA. S’y ajoutent aussi les indemnités indues au personnel du Consulat pour un montant de 7,65 millions de Fcfa.

C’est dire qu’au vu des irrégularités évoquées, le Tribunal de Grande Instance de la Commune III de Bamako a de la matière sur la table. La guerre aux délinquants financiers risque d’être mouvementée et ne manquera peut-être pas de renflouer les caisses de l’État.

A. KEÏTA

Source : Le Témoin

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