Tous les rapports du Végal depuis 2013 à maintenant sont déposés sur la table du Procureur anti corruption. Jeamille Bittar, ancien président de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Mali (Ccim) de 2006 à 20012 a fait l’objet de vérification financière pour plus de 1 milliard de F CFA de manque à gagner. Il est sous le coup d’une éventuelle interpellation judiciaire.
L’ex-président de la Ccim, Jeamille Bittar est sur la liste des personnalités devant répondre à la convocation du Pôle économique et financier, selon un document dont nous avons eu l’exclusivité. La justice a réservé une suite aux différents rapports (plusieurs centaines de dossiers de dénonciations et vérifications financières) du Bureau du Vérificateur général (BVG). Le rapport touche à tous les secteurs d’activité que ce soit les Collectivités territoriales, les impôts, les marchés publics, les routes, entre autres. Certains sont classés sans suite, d’autres enrôlées ou jugées ou encore en informations judiciaires ou en cours d’enquêtes.
Le Pôle économique et financier de Bamako a répertorié tous les rapports de dénonciations et vérifications financières du Vérificateur général (Végal) de 2013 à nos jours, auxquels une suite judiciaire doit être réservée. Parmi ces nombreux services publics ou parapublics figure la Ccim. Il s’agit bien de son exercice 2006-2012 qui a été épinglé. Des faits dénoncés avaient fait l’objet d’une vérification financière sous le magistère de Sidy Sosso Diarra, celui-là même qui a été le premier à diriger l’institution dans notre payé, créée alors par ATT et inspiré du modèle canadien.
Sur la période concernée, le montant incriminé à la Ccim est de 100 191 868 F CFA. La Brigade économique et financière (Bef) a été saisie par un soit transmis pour enquête.
Ce vieux rapport du Végal qui date 14 ans se situe pendant le mandat de Jeamille Bittar, ancien Président du Conseil économique, social et culturel (Cesc). Le rapport en question avait été remis en cause par mis en cause, lors d’un point de presse en 2011. Il avait affirmé “rejeter en bloc le rapport sur la vérification financière” avec la conviction que les vérificateurs n’avaient entendu personne à la Ccim en guise de rapport contradictoire. Son 2e vice-président et président de la Coordination des Commerçants détaillants du Mali, Hamma Abba Cissé (paix à son âme) avait à son tour vu au rapport “une manipulation politicienne visant à briser les ambitions présidentielles de Jeamille Bittar”.
Quatorze ans après, l’ex-président de la Ccim va devoir se justifier devant le prétoire. Comme quoi, le temps de la justice n’est pas le temps des hommes surtout en matière criminelle.
M. Bittar a passé deux mandats consécutifs à la tête de la faîtière des commerçants, dans une grande crise dans le secteur économique. Son élection en décembre 2002 face au président sortant, Malamine Tounkara de même que sa réélection 5 ans plus tard contre Ousmane Guitteye en octobre 2006 ont été vivement contestées à cause des accusations de scrutin présumé tronqué en sa faveur. Le secteur privé est resté divisé jusqu’à son départ en 2012, suite à l’installation d’un Collège transitoire.
A. Dicko.
Source : Mali tribune