Sur le dossier malien, de plus en plus de dirigeants à travers le monde admettent le bien fondé de l’approche d’Alger sur la question du Mali. De fait, la communauté internationale suggère au président malien de transition d’«intensifier» le dialogue avec les populations du nord du pays qui rejettent le terrorisme. Ce discours insistant d’une grande majorité des acteurs diplomatique est véritablement une victoire pour la paix dans la région. C’est aussi un succès indiscutable de la diplomatie algérienne qui a été, pendant longtemps, seule à défendre le principe du dialogue avec les forces politiques hostiles à la présence de l’Aqmi et du Mujao dans la région. On retiendra à ce propos la position ferme du président français Emmanuel Macron qui a clairement affirmé qu’on ne discute pas avec les terroristes.
Avec l’adhésion de la France à la stratégie préconisée par l’Algérie, le spectre de l’afghanisation du Sahel s’éloigne et l’espoir d’une issue moins coûteuse en vies humaines et qui préserve véritablement l’unité nationale du Mali est de mise. Il faut dire qu’à travers l’ancienne puissance coloniale de la région de l’Afrique de l’Ouest, le message est on ne peut plus clair et il faudra s’attendre à ce que les pays membres de la CEDEAO changent d’avis et abandonnent l’option du tout militaire dans la gestion de la crise malienne.
Mais le dialogue politique inter-malien ne doit pas signifier le maintien du statu quo. Et pour cause, la situation de ni guerre ni paix au Sahel ne profite pas aux forces de la paix, mais arrange prioritairement les affaires des groupes terroristes activant dans la région. Dans un état de flou comme celui qui caractérise le nord du Mali, des organisations mafio-terroristes à l’image de l’Aqmi et du Mujao déploient leur influence et leur maîtrise du terrain.
Aussi, il est plus qu’important, pour les Maliens, de parvenir le plus tôt possible à un accord solide pour en informer les populations du nord, au motif de leur présenter une autre issue que la soumission au joug des groupes terroristes. C’est avec les Maliens principalement que l’essentiel de la lutte terroriste doit se faire. Ces derniers ont besoin d’un cadre mobilisateur pour passer à l’acte.
Le même scénario est peut être en train de se mettre en place en Libye. La paix dans ce pays est désormais à portée de main. Ceci pour dire la victoire politique des partisans de la paix impose à tous les acteurs une lutte politique intense. Il reste cependant un autre point chaud dans la région qu’est le Sahara occidental que le Maroc a allumé à dessein. C’est dire que la paix au Maghreb est un objectif qui est encore loin d’être atteint.
Par Nabil G.
Source : marocco