Le phénomène du changement climatique est l’un des facteurs qui favorisent l’insécurité dans les pays du Sahel, selon les analyses des experts de l’environnement et de la sécurité. C’est pourquoi, le Collège sahélien de sécurité a organisé du 16 au 20 novembre une formation sur l’impact du changement climatique sur la sécurité et le développement au Sahel à l’intention des forces de défense et de sécurité et des acteurs de la société civile.
Le Collège sahélien de sécurité du G5 Sahel, dans le cadre du PAGS 2, a proposé le thème de sa 4e activité de formation de l’année 2020 « Impact du changement climatique sur la sécurité et le développement au Sahel ». Le séminaire, tenu à Bamako du 16 au 20 novembre, a été ouvert à un large public, occasion pour les personnels des forces de sécurité de côtoyer des professionnels du domaine.
Selon l’expert du Collège sahélien de sécurité, Thierry Viry, ce thème s’inscrit en droite ligne des objectifs du G5-Sahel visant à garantir des conditions de développement et de sécurité dans l’espace des pays membres. « Ce thème n’est pas classique pour les forces de sécurité. Et pourtant il est le principal enjeu des années à venir. C’est pourquoi nous l’avions inscrit dans notre calendrier à travers le conseil d’administration ». L’expert en sécurité retient que le séminaire a établi le lien entre les changements climatiques en cours dans le Sahel et la récurrence des violences entre les groupes professionnels d’une part, les affrontements entre les communautés et les vulnérabilités provoquées par ces changements d’autre part.
Il estime que cette activité a permis de comprendre l’incidence réelle du changement climatique et les flux migratoires dans le Sahel. Puisque les populations du Sahel ont une tradition d’éleveurs et d’agriculteurs, expliquent les experts du CSS. « Cinq participants par pays du G5-Sahel ont pris part à cette formation… »
Le porte-parole des stagiaires, Mohamed Mahamoud de la Mauritanie, estime qu’il n’y a pas de développement sans sécurité. « Les pays membres du G5 sont exposés aux mêmes problèmes. Face à la situation, nous n’avons qu’un seul choix. C’est de fédérer nos actions afin de relever les défis ».
Le représentant de l’ambassadeur de la Délégation de l’Union européenne, Mustapha Zlaf, explique que cette nouvelle formation régionale qui s’est déroulée tout au long de la semaine dernière s’inscrit dans la stratégie Sahel, adoptée en mars 2011 par l’Union européenne.
« L’UE s’est engagée aux côtés des autorités maliennes à soutenir les efforts menés dans le domaine de la sécurité. C’est pourquoi, elle est devenue l’un des principaux partenaires du G5 Sahel en matière de sécurité et de développement. A ce titre, elle soutient la Force conjointe du G5-Sahel à hauteur de 100 millions d’euros au titre de la Facilité africaine de paix et de l’appui de la Mission EUTM-Mali. Le CSS est une des composantes du PAGS, Projet d’appui au G5-Sahel, projet d’un montant de 10 millions d’euros sur trois ans. Ce projet a succédé à un premier PAGS d’un montant de 7 millions d’euros au cours duquel le CSS s’est effectivement installé à Bamako. Depuis son installation à Bamako, 29 formations ou séminaires ont été réalisées, 675 personnes formées, dont 120 femmes.
Lire la suite sur L’Indicateur du Renouveau