Il y a quatre ans, la gratuité des écoles secondaires était l’une des promesses de campagne du président Nana Akufo-Addo. Au Ghana, elle a permis à plus de 430 000 jeunes d’être scolarisés au collège et au lycée; ils étaient à peine 300 000 en 2016. Cette scolarisation massive a provoqué une surpopulation dans les écoles, obligeant les élèves à aller en classe à tour de rôle. Et les critiques fusent contre ce système par rotation. Retour sur une mesure populaire mais qui attise le débat à moins de deux semaines de l’élection présidentielle.
Comme beaucoup de parents au Ghana, George Tedeku avait bien accueilli le projet du gouvernement de rendre l’enseignement secondaire gratuit. Cette réforme, mise en oeuvre en 2017, avait pour but de permettre à plus de jeunes d’aller au collège, selon le président Nana Akufo-Addo. Mais l’engouement suscité a entraîné un trop plein dans les établissements scolaires, obligeant les élèves à aller en classe à tour de rôle.
Coûts supplémentaires
Ce qui, selon George Tedeku a entraîné des coûts supplémentaires : « Pendant la période où mon fils va à l’école, je dépense plus d’argent pour la nourriture et l’argent de poche car il consomme davantage. Vu qu’il y a tellement d’élèves; il n’y a jamais rien à la cantine pour lui pour manger. Avant l’introduction de la gratuité dans les écoles, je dépensais 1 000 cedi soit 140 euros à la fin du semestre, maintenant c’est deux fois plus. »
Ajoutez à cela les longues périodes passées à la maison où les élèves attendent leur tour pour retourner en classe. Pendant ce temps, il faut bien les nourrir et les éduquer, en payant, pour ceux qui ont les moyens, des cours privés. Pas évident pour les parents qui n’ont pas beaucoup de moyens.
Davantage d’écoles ?
Le candidat de l’opposition à la présidentielle John Dramani Mahama accuse le gouvernement d’affaiblir la qualité de l’éducation, promettant s’il est réélu, de construire davantage d’écoles. Quant au gouvernement, il promet d’harmoniser l’enseignement secondaire et rappelle que la réforme a permis aux élèves les plus pauvres de poursuivre plus loin leurs études.
RFI