En début de semaine, la Malaisie découvrait que plus de 2 000 travailleurs migrants étaient testés positifs au coronavirus dans les 27 usines de Top Glove, premier fabricant de gants en latex du monde. Pour tenter d’endiguer cette nouvelle vague de transmission, le pays a donc décidé de tester 1,7 million de travailleurs migrants. Une tâche colossale qui s’annonce difficile.
Avec notre correspondante à Kuala Lumpur, Gabrielle Maréchaux
Ils viennent du Bangladesh, d’Indonésie, des Philippines ou de Birmanie. Ils occupent ce que les Malaisiens appellent des emplois « aux trois D » pour « dirty, dangerous, difficult » (« dangereux, sales et difficiles »). Ils sont, en plus de cela, particulièrement vulnérables face au coronavirus, dans les dortoirs où ils vivent souvent près des usines ou des plantations d’huile de palme.
Pour tâcher d’endiguer la récente propagation du virus dans ces communautés, le gouvernement malaisien a annoncé qu’il obligerait 1,7 million de travailleurs migrants à se faire tester et qu’il punirait les employeurs ne proposant pas de conditions de vie décente, à hauteur de 10 300 euros par ouvrier dormant dans une grande promiscuité.
Un tiers de sans-papiers
Ces mesures sont radicales mais elles seront sans doute difficiles à appliquer. Car près d’un tiers des travailleurs migrants seraient sans papiers et craignent aujourd’hui les autorités après l’expulsion de plus d’un millier d’entre eux cet été.
Un reportage de l’agence Reuters sur l’île de Bornéo rapportait ainsi comment certains d’entre eux se cachent sous les fondations de leur maison ou dans la jungle lorsqu’ils entendent le son d’une ambulance.
RFI