Après la question de l’insécurité, celle de la réconciliation nationale a pris une place forte au sein de la campagne électorale qui s’est clôturée par un vote accordant un second mandat au président Kaboré, selon les chiffres provisoires de la Céni. Une réconciliation, avec dans son ombre, des divergences sur le cas de Blaise Compaoré.
« La question de la réconciliation nationale est primordiale », estime Achile Tapsoba, premier directeur adjoint de campagne d’Eddie Komboïgo. Un constat partagé par Clément Sawadogo, le premier vice-président du MPP et porte-parole du président Kaboré, qui précise de son côté qu’elle se poursuivra après l’élection « car le président Kaboré a prévu dans les prochains mois d’ouvrir des assises sur cette question ».
Mais dans l’ombre de la réconciliation nationale, espérée par le président et les candidats, se situe le cas de Blaise Compaoré. Chassé du pouvoir en 2014 après 27 ans de règne à la faveur de l’insurrection populaire, lui, et notamment son retour au Burkina Faso, divise les Burkinabè.
« Il faut soigner les maux réels de la société »
« Pour nous, la question ne saurait être ramenée au cas de Blaise Compaoré parce que c’est quand même des tumultes. […] C’est plusieurs personnes qui se sont senties flouées dans leur droit ou dans leur vie et on ne peut pas ramener la question à un simple arrangement qui permet le retour de Blaise Compaoré », estime Clément Sawadogo. Si le président Kaboré n’a pas refusé la main tendue par Blaise Compaoré, il conditionne toutefois son retour au processus de réconciliation qu’il va mettre en place.
Du côté du clan Komboïgo, le retour de l’ancien président au pays est davantage nécessaire. « La réconciliation nationale certainement ne se ramène pas à la question Blaise Compaoré mais ne saurait se faire sans la contribution de Blaise Compaoré », estime le ténor du CDP.
La question de soutenir, ou non, l’ancien président aujourd’hui exilé en Côte d’Ivoire a pu avoir un impact dans les urnes. Mais pour le parti au pouvoir, la personne de Blaise Compaoré n’est pas forcément la solution : « Il faut soigner les maux réels de la société. Les Burkinabè s’était soulevés car il y avait des problèmes. Il faut régler globalement les problèmes qui sont sur les Burkinabè », estime Clément Sawadogo.
RFI