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ADRESSE A LA NATION DE BAH N’DAW : rendue publique, mais non lue !

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Rendu public dans la soirée du 30 novembre sur les réseaux sociaux, le discours du colonel major à la retraite, Bah Dao, président de la transition, sur la crise sanitaire, a laissé planer de sérieuses confusions dans l’esprit des citoyens. D’où viendrait cette incompréhension ?

Dans le cadre des mesures de préventions ou de restrictions contre la propagation de la pandémie de coronavirus, cette adresse signée par le président de la transition Bah Dao a laissé de sérieuses confusions dans l’esprit des Maliens. Discours rendu public, mais non lu ; ou une adresse non lue. Les mesures de restrictions contre la propagation de Covid-19 annoncées, et dont les contours seront décidés au conseil des ministres de ce mercredi, comme mentionné, sont majeures ; et susciteraient certainement de nombreuses autres réactions face surtout à la pauvreté qui sévit dans le pays. Ça ne va pas au Mali, s’écrient lourdement les uns ; conséquences de coup d’État, se demandent constamment les autres. Parmi ces mesures de restrictions : les établissements d’enseignement primaire, secondaire, et supérieur, publics ou privés, seront fermés pour un délai de 28 jours ; les lieux de plaisir, de sport, les bars et restaurants seront fermés pour cette durée, c’est-à-dire 28 jours ; pour la même durée, un couvre-feu sera institué de 21h à 5h du matin. Les dérogations seront délivrées à ceux qui sont éligibles. Les leçons du premier couvre-feu seront tirées. Personne ne sera lésé, mais les consignes seront strictement appliquées par les forces de l’ordre ; les autorités aéroportuaires et frontalières ont reçu l’ordre formel de renforcer le contrôle des documents de voyage dont le certificat de test COVID valide et dûment établi précise ce discours. Et puis, autre mesure supplémentaire, c’est le temps d’ouverture des marchés qui sera fixé de 8h à 14h. Chose qui ne plaira pas à la majorité des Maliens, dont les revenues sont tirées au quotidien dans les marchés. Et pire encore le mois de décembre est une période cruciale pour la fin d’année dans notre pays : des ventes colossales, les petits commerces qui s’intensifient et les grands n’en parlons pas! Alors, restreindre les activités dans les marchés à cette période de fin d’année, c’est ériger une vague de colères qui mettra le pays à terre. Mieux vaut savoir et étudier ce à quoi on s’attend. Certaines de ces mesures peuvent être prises ou envisagées dans des circonstances désastreuses, et dans des pays émergeant ; mais le nôtre ne serait pas pole position pour subir cela. Par contre ce qui est un peu encombrant, c’est la manière dont les Maliens ont été informés. Pas une adresse en tant que telle pour les Maliens ; mais plutôt une adresse pour les Maliens intellectuels, un minuscule pourcentage. Pour sa première adresse à la nation de telle posture ne devrait pas s’inviter dans le cercle qu’on appelle la voie de la refondation. Le programme; un Malien, un masque sera reconduit et intensifié sans délai, précise le discours. D’où le projet de l’ex-président de la République enclenché au début de cette crise sanitaire mondiale. Pour dire tout simplement que rien ne change ; sauf que c’est la continuité des projets d’IBK ; même si l’on sait que l’État c’est la continuité. On a simplement besoin de vrais changements, une réelle refondation de ce pays. Mais hélas, les Maliens commencent à jeter l’éponge à peine quelques mois.

Moriba DIAWARA

Source : LE COMBAT

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