Le ministre de la Refondation de l’État, chargé des Relations avec les Institutions, Mamadou Mohamed Coulibaly, a, lors de la réunion inaugurale du Groupe de Soutien à la Transition au Mali le 30 novembre 2020, fait une communication sur « les priorités de la Transition en matière de réformes politiques et institutionnelles ». L’occasion pour lui d’évoquer le plan du Gouvernement pour la réussite de chacune des cinq priorités.
Le parachèvement du processus de réorganisation territoriale ; l’élaboration et adoption d’une nouvelle constitution ; l’assainissement de l’écosystème politique ; la réforme du système électoral ; et la poursuite du chantier de la régionalisation sont, entre autres, les priorités du gouvernement de la Transition concernant les réformes politiques et institutionnelles, selon le ministre Mamadou Mohamed Coulibaly.
Le plan du gouvernement de la transition pour la réorganisation territoriale
Le ministre de la Refondation de l’État, chargé des Relations avec les Institutions a indiqué que l’application de la Loi n°2012-017 du 02 mars 2012 portant création de circonscriptions administratives, au-delà de la création de onze (11) nouveaux Cercles dans les régions nord et leurs Arrondissements respectifs, se poursuivra par la constitution de nouvelles circonscriptions administratives et collectivités territoriales y afférentes. L’objectif de tout cela est de parvenir à un véritable maillage du territoire.
Selon le ministre Mamadou Mohamed Coulibaly, les priorités du gouvernement de la Transition sur le processus de la réorganisation territoriale, sont l’organisation des concertations régionales et nationales sur la réorganisation territoriale ; la construction, la réhabilitation d’infrastructures et d’équipements ; le retour et/ou l’installation des représentants de l’État dans les circonscriptions administratives, sécurisées, pour la reprise des services sociaux de base.
L’élaboration et l’adoption d’une nouvelle constitution, une nécessité pour le gouvernement de la Transition !
Même si les trois Présidents démocratiquement élus ont échoué à réviser la Loi fondamentale de 1992, la transition est condamnée à le réussir. C’est d’ailleurs ce qu’a soutenu le ministre de la Refondation, chargé des Relations avec les Institutions. « La nouvelle Constitution, plus qu’une priorité, est une impérieuse nécessité pour la reconstruction de l’État et de la Nation », a déclaré le ministre Mamadou Mohamed Coulibaly devant une pléthore de personnalités. Le gouvernement de la Transition, à ses dires, compte organiser une table ronde avec les partenaires au développement sur l’œuvre de refondation de l’État. « Une série de rencontres d’échanges et de partages d’expériences est prévue sur les textes de référence dont le projet de loi fondamentale, l’amélioration de la gouvernance, la consolidation de la démocratie et de l’État de droit ancré dans nos valeurs sociétales et de civilisation », a annoncé le ministre en charge de la Refondation de l’État.
Nécessaire assainissement de l’écosystème politique
Le ministre Coulibaly a touché, au cours de sa communication, à tous les maux du milieu politique malien. Il a déploré, entre autres, la transhumance politique des élus au mépris du choix des mandants ; le monnayage des voix d’électeurs, fi des programmes des candidats ; les alliances électorales équivoques, dites contre nature ; le parasitage des scrutins par l’émiettement extrême des scores ; le monnayage par les élus du parrainage des candidatures… Toutes ces pratiquent ont fait que le citoyen lambda perd toute confiance à la classe politique.
Face à tous ces maux, le ministre de la Refondation de l’État, chargé des Relations avec les Institutions, trouve nécessaire de redéfinir les règles du jeu politique et relire la charte des partis politiques.
La réforme du système électoral
Au Mali, la question des organes de gestion des scrutins ; la problématique de la participation des électeurs et de la sincérité du vote…posent problème depuis l’avènement de la démocratie. C’est pourquoi la classe politique demande incessamment la réforme du système électoral faisant partie des plus grandes recommandations de la classe politique. Le ministre Mamadou Mohamed Coulibaly compte gagner ce pari. «Tout comme la Charte des partis politiques (loi-cadre) à réadapter au nouvel environnement compte tenu des mutations de divers ordres, la loi électorale de 2016 modifiée (qui détermine les autorités compétentes en matière de gestion des élections et fixe le régime du référendum ainsi que des élections générales) doit, elle aussi, faire l’objet d’une relecture pour son harmonisation avec la constitution d’une part, et le nouveau contexte, d’autre part », a déclaré le ministre de la Refondation de l’État qui a ajouté que les priorités du Gouvernement s’articulent autour de la relecture de l’ensemble des textes régissant le processus électoral, et la mobilisation des ressources pour soutenir la réforme du système électoral.
La poursuite du chantier de la régionalisation :
« Le consensus politique pour une décentralisation plus avancée, dégagé par les États généraux de la décentralisation, tenus les 21, 22 et 23 octobre 2013, a mis la régionalisation au centre du processus de décentralisation au Mali », a rappelé le ministre Coulibaly au cours de son intervention.
Selon lui, il est attendu à terme un développement régional axé sur la bonne gouvernance, la croissance et la solidarité, garantissant le respect des diversités culturelles et provinciales, avec la préservation de l’unité nationale de l’intégrité territoriale.
A l’en croire, le Gouvernement « entend, dans ses priorités, procéder à une évaluation diligente de la mise en œuvre des conclusions des états généraux sur la décentralisation et à l’identification des ressources et compétences en vue de leur transfert effectif aux régions et au district de Bamako ».
Enfin, le ministre de la Refondation de l’État, chargé des Relations avec les Institutions, en plus des réformes politiques et institutionnelles, a souhaité la reconstruction nationale. « Pour la refondation de l’État, au-delà des instruments juridiques, dont les projets de nouvelle constitution, de loi électorale et de charte des partis politiques, il importe que soit ressenti, vécu et illustré, pendant cette période transitoire, le processus de reconstruction nationale à travers de nouveaux rapports sociaux et une dynamique de changement de l’état d’esprit », a-t-il déclaré.
Boureima Guindo
Source: Le Pays