C’est un projet dont le principe a été acté, il y a un mois, lors d’un forum convoqué par le gouvernement, mais qui a été boycotté par une partie de l’opposition et la société civile. Désormais, le Tchad, qui n’a plus de poste de Premier ministre, aura un vice-président et un système parlementaire bicaméral.
Avec notre correspondant à Ndjamena, Madjiasra Nako
Un vice-président désigné par le chef de l’État, un Sénat élu au scrutin indirect, mais dont le chef sera le dauphin constitutionnel : ce sont les principales modifications apportées à la Constitution qui sera promulguée dans les jours à venir.
Une avancée à saluer
Pour le président du groupe parlementaire, le Mouvement patriotique du salut (MPS), le parti au pouvoir, c’est une avancée qu’il faut saluer. « Ma réaction est une réaction de joie puisque cette nouvelle loi constitutionnelle adoptée par la représentation nationale comporte de grandes innovations allant dans le sens du renforcement de la démocratie dans notre pays. L’unanimité avec laquelle cette loi a été votée nous réconforte », précise en effet Ali Kolotou Tchaïmi.
« Pas la légitimité »
Le député d’opposition Saleh Kebzabo fait remarquer que n’ayant pas réussi à imposer le vice-président comme dauphin potentiel, le chef de l’État jette son dévolu sur le président du Sénat qui pourrait ne pas être un élu non plus.
« Si on dit que le vice-président n’a pas toute la légitimité qu’il lui faut parce qu’il est nommé par décret, le président du Sénat va être issu d’un organisme dont on ne connaît pas encore très bien la composition, parce qu’il se pourrait qu’il y ait un quota de 20, 30, 40% réservé au président de la République. Donc là aussi, le Sénat n’aura pas la légitimité qu’il faut pour assurer l’intérim de la vacance », estime Saleh Kebzabo.
RFI