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CNT : quand la CMA brule ses ailes à la flamme de deux langages

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Dans un communiqué en date du 04 décembre dernier, Almou Ag Mohamed, porte-parole de la Coordination des Mouvements de l’Azawad se fend d’un communiqué dans lequel il annonce le « retrait de la CMA du processus de mise en place du Conseil National de Transition ». Pourtant, à la surprise générale, certains leaders de la CMA avaient été aperçus à la séance inaugurale du CNT, tenue jeudi 03 décembre, au Centre International de Conférence de Bamako.

« La Coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA) apprend avec une grande surprise la décision des Autorités de la Transition par laquelle, elles arrêtent la répartition des sièges au sein du CNT, suivant l’absurde concept du fait accompli et ceci en dépit des engagements consensuels pris entre parties », dit le communiqué.

Quota insignifiant ?

« Au vu du quota insignifiant qui lui a été alloué au sein du CNT malgré tous les gages, précédemment, obtenus se voit obligée de surseoir, purement et simplement, à sa participation au processus de mise en place du CNT et ce jusqu’au rétablissement de la confiance et du compromis », ajoute le communiqué.

Quota insignifiant, dites-vous ? Par rapport à qui ?

Almou Ag Mohamed feint d’oublier que les Touareg – toutes communautés confondues – représentent 11, 6 % des populations du Nord, composées, à majorité, de sonrhaï, de peuhl, bambara, bozo, somono, bellah, arabe, dogon…

A l’échelle nationale, les Touareg représentent moins de 1 % de la population malienne, estimée à 20 millions d’âmes.

Et comme si tout cela ne suffisait pas, le porte-voix de la CMA rappelle, aux Autorités de la Transition et, dans un style pour le moins discourtois, que la « CMA rappelle qu’elle est, profondément, attachée à une mise en œuvre diligente et intégrale de l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale au Mali, issu du processus d’Alger dans un délai limité ».

De deux choses, l’une : ou les leaders de la CMA ne comprennent rien à rien ou ils feignent de ne rien comprendre. L’heure n’est plus aux « communiqués guerriers », ni à l’escalade verbale dans laquelle ils veulent entrainer les Maliens. Mais, au réalisme politique.

Après la publication de ce communiqué, les leaders de la CMA devraient avoir la décence de ne pas pas prendre part à la séance inaugurale du CNT. Comme à l’accoutumée, ce mouvement dit une chose aujourd’hui. Et fait son contraire, demain. C’est pourquoi, la CMA a perdu toute crédibilité auprès de la communauté internationale.

Excepté la France qui, pour l’instant, se sert d’elle pour pour faire main basse sur les ressources naturelles du Nord. Avant de se débarrasser d’elle. D’une manière, ou d’une autre.

Une certitude absolue : l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale sera relue, avant d’être mis en œuvre, ou ne le sera pas.

La principale recommandation du Dialogue National Inclusif, auquel toutes les forces vives de la nation ont participé, y compris les leaders de la CMA, était la relecture des volets de l’Accord d’Alger, qui consacrent, de fait, la partition du Mali.

La nécessaire relecture de l’Accord d’Alger

En insistant, dans son communiqué, sur « mise en œuvre diligente et intégrale de l’Accord d’Alger, la CMA rejette la décision quasi-unanime des Maliens de relire l’Accord d’Alger. Avant sa mise en œuvre.

C’est pourquoi, les Autorités de la Transition doivent, dès à présent, lever tout équivoque à ce sujet.
Rappelons que l’Accord dit d’Alger, n’en est pas un. Il a été signé, en 2015, sans que son contenu soit expliqué aux Maliens. Pire, mêmes les députés d’alors, représentant légitimes des populations, n’ont pu se prononcer sur cet Accord, dit d’Alger. Avant sa signature. Histoire, sans doute, de masquer ses zones d’ombre qui consacrent, de fait, la partition du Mali.

Que la CMA et ses complices tapis dans l’ombre se le tiennent pour dit : aucun Malien, même indigne de ce nom, n’acceptera la mise en œuvre de cet Accord dit d’Alger, rédigé sous la dictée des « officiels français ».

L’objectif de la France, soutien d’hier comme aujourd’hui des séparatistes touareg regroupés au sein de la CMA, est double : créer au Nord du Mali, avec la complicité d’une poignée « d’apatrides à sa solde » un fantômatique « Etat », dit de « l’Azawad ». Un précédent fâcheux qui ni le Niger, ni l’Algérie, ni le Burkina Faso, ni la Mauritanie qui abritent des communautés touareg n’accepteront. Encore moins, les Maliens, désormais, prêts à tout pour faire échec à ce projet abject.

Oumar Babi

SourceCanard Déchainé

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