Le cicaara est l’un des anciens instruments de musique du monde sénoufo. C’est dans l’optique de contribuer à sa promotion et à sa valorisation que le centre culturel sénoufo a organisé, vendredi dernier, la 1ère édition des journées artistiques et culturelles dudit instrument. L’évènement qui était présidé par le directeur régional de la culture de Sikasso Adama Niang, a eu lieu à l’espace culturel Cicaara. Y étaient présents, le directeur adjoint dudit centre, Père Nicolas Dyemo Kizito, le représentant de Blonba, Boudramane Pona et le maire de la Commune urbaine de Sikasso, Kalfa Sanogo.
Durant deux jours, les organisateurs ont procédé à l’organisation des compétitions inter joueuses de cicaara, suivies des remises de prix et de diplômes aux gagnantes. Pendant ces journées, Il a été organisé des panels sur le cicaara ainsi que le lancement et la dédicace du livre intitulé «Rites agraires en milieu Senoufo, y compris le Cicaara».
«Le cicaara ou encore «ficaana» est l’instrument de musique le plus utilisé en milieu senoufo car, c’est le seul qui est capable de distiller des airs mélodieux et philosophiques. Ainsi, il encourage et surexcite les braves paysans au travail, il adoucit la peine de la femme qui a perdu son conjoint ou encore son enfant», dixit le directeur régional de la culture, Adama Niang.
À l’en croire, cet instruement qui occupe une place prépondérante dans les expressions culturelles du peuple sénoufo est en voie de disparition. Par ailleurs, M. Niang a réitéré l’engagement de sa structure à accompagner les actions de promotion et de sauvegarde de l’instrument. «Ma direction fera de son mieux pour inscrire le cicaara sur la liste du patrimoine national», a-t-il plaidé. Pour sa part, le directeur adjoint du centre culturel sénoufo, le Père Nicolas Dyemo Kizito a rappelé que le lancement de ces journées a eu lieu en mars dernier. Il a souligné qu’à travers cet évènement, sa structure entend apporter sa pierre à l’édifice culturel. M. Kizito s’est réjoui du fait que cette rencontre a pu fédérer l’ensemble des acteurs culturels ainsi que les joueuses du cicaara de la troisième région.
Il a saisi l’occasion pour remercier le centre culturel blonba de Bamako et la Coopération suisse pour leur soutien. Le représentant du centre Blonba, Boudramane Pona a indiqué qu’en 2019, lors de leur appel à projet, parmi les 70 projets proposés,15 ont été retenus, dont le projet de festival du centre sénoufo qui vise à valoriser le cicaara.
«C’est un projet d’une grande envergure qui va dans la droite lignée de la vision de notre programme. Nous sommes très fiers d’avoir contribuer à la réalisation d’un tel projet qui met en valeur le cicaara dans toute sa splendeur», a-t-il conclu.
Mariam F. DIABATÉ
Amap-Sikasso
Source : L’ESSOR
