Accueil Le Monde Liban: l’inculpation du chef du gouvernement Hassan Diab fortement critiquée

Liban: l’inculpation du chef du gouvernement Hassan Diab fortement critiquée

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Le procureur libanais Fady Sawan, en charge de l’enquête sur la double explosion du port de Beyrouth, qui a fait 200 morts et plus de 6 500 blessés, le 4 août 2020, a pris, jeudi 10 décembre, une décision sans précédent dans l’histoire du Liban. Il a inculpé un Premier ministre en exercice et trois anciens ministres pour « négligence et manquement qui ont conduit à la mort de centaine de personnes ». Mais cette mesure, qui répond sans doute aux attentes de l’opinion publique, a été critiquée par la presse et par une partie de la classe politique.

Avec notre correspondant à Beyrouth, Paul Khalifeh

L’Orient-Le Jour estime que l’inculpation du chef du gouvernement Hassan Diab constitue « une secousse supplémentaire » qui s’ajoute à « la succession de crises inextricables » qui rythment la vie politique libanaise. Al-Akhbar, proche du Hezbollah, n’a pas ménagé le magistrat, l’accusant de ne pas avoir fait des progrès dans l’enquête et de caresser l’opinion publique dans le sens du poil. Le procureur Fady Sawan cherche des « boucs émissaires » sans soutiens politiques, écrit le journal, en allusion à Hassan Diab qui est isolé au sein de sa communauté sunnite.

« Inculpations politiques sélectives »

Al Liwaa dénonce des « inculpations politiques sélectives » et écrit que la décision du procureur risque de « saper l’accalmie dans le pays ». Le journal, porte-voix des sunnites, évoque « des divisions sans précédent qui auront un impact sur le régime politique libanais basé sur la séparation des pouvoir ». Hassan Diab ne répondra pas à la convocation de la justice, assure le quotidien, se faisant l’écho du Premier ministre qui a laissé entendre qu’il n’accepterait pas d’être interrogé par le procureur car sa décision viole les dispositions de la Constitution.

« Deux poids, deux mesures »

Ce même argument a été repris par l’un des accusés, l’ex-ministre chiite des Finances Ali Hassan Khalil. Un ancien Premier ministre, Nagib Mikati, a dénoncé la justice « des deux poids, deux mesures », pratiquée par le magistrat.

RFI

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