Depuis l’annonce de l’obtention des vaccins contre la pandémie de COVID-19 aux USA, en Russie, en Chine, tous les pays du monde entier et particulièrement ceux dans lesquels la pandémie fait ravage, se mobilisent actuellement afin que leurs populations bénéficient ce vaccin tant important pour freiner la propagation de COVID-19 à travers le monde. Du coup, si l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) ne fait rien, ce sont les pays riches qui risqueront de priver les pays pauvres dudit vaccin, en s’accaparant de tout. Tel est l’objectif de l’interpellation de Moussa Faki Mahamat, président de la Commission de l’Union Africaine.
Au regard de la nouvelle vague de contamination de COVID-19, toutes les puissances courent aujourd’hui derrière les vaccins contre cette pandémie pour leurs populations. Sachant bien que les quelques rares laboratoires qui en fabriquent ne peuvent pas répondre immédiatement à la demande mondiale, il y a risque d’accaparement desdits vaccins par les pays qui ont plus les moyens financiers. Pour alerter sur une possible discrimination dans la distribution des vaccins contre la pandémie de COVID-19, le président de la Commission de l’Union Africaine, Moussa Faki Mahamat, a haussé le ton dans une déclaration qu’il a faite avant-hier.
“L’Afrique doit figurer parmi les premiers bénéficiaires des vaccins contre la pandémie de Covid-19 et que ces derniers ne soient pas monopolisés par ceux qui en «ont les moyens» financiers”, a déclaré le président de la Commission de l’Union Africaine (UA), Moussa Faki Mahamat. “Il faut que des vaccins soient disponibles. Il ne faut pas que ceux qui ont les moyens monopolisent les vaccins. Il faut que l’Afrique soit également comprise parmi ceux qui vont bénéficier dès les premiers instants de ces vaccins”, a souligné le responsable de l’UA, lors d’une conférence de presse conjointe avec le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres.
“Il faut d’abord que des moyens soient disponibles pour acheter ces vaccins car, ils ne sont pas gratuits”, a indiqué Moussa Faki Mahamat, en insistant sur «l’accessibilité aux vaccins»
“Dans le cadre du Covax (coalition contre le coronavirus lancée par l’Organisation mondiale de la Santé pour s’assurer que les vaccins seront distribués équitablement), on nous a promis à peu près 20% de la demande africaine. Mais, il faut vacciner facilement au moins 60% de la population, ce qui est un minimum pour atteindre peut-être une immunité collective”, a-t-il estimé. Antonio Guterres a précisé que l’Afrique, jusqu’à présent, avait enregistré plus de 2,2 millions de cas et plus de 53.000 morts du Covid-19. “Un autre défi, particulièrement accentué en Afrique, ce sont les questions de logistique et de conservation”, a aussi relevé le responsable de l’UA. Pour le chef de l’ONU, “il y a un réel espoir que les vaccins-combinés avec d’autres mesures de santé publique, aident à surmonter la pandémie”. “Je réitère mon appel pour que les vaccins contre le Covid-19 soient un bien public disponible pour tous, partout, et particulièrement accessible en Afrique”, a-t-il dit.
Antonio Guterres a précisé qu’il se ferait vacciner dès qu’il le pourrait. «J’encourage tous ceux qui ont un accès aux vaccins à se faire vacciner parce que ce n’est pas seulement un service à nous rendre, mais, c’est un service pour l’ensemble de notre communauté parce que nous ne transmettons plus la maladie dans ce cas, a-t-il ajouté. Avant d’évoquer que c’est une «obligation morale à l’égard de tous».
Boubacar DIARRA
Source : Le Soir De Bamako