Le Festival panafricain de la cotonnade se tient du 17 au 20 décembre à Kita. Cette 4ème édition a pour thème « L’enjeu de la transformation locale du coton ». Elle intervient dans un contexte très particulier : la Covid-19, des prix d’achat peu attractifs et les coûts élevés des intrants. Ce qui a eu raison de la production cotonnière malienne, qui a largement baissé cette année. Les superficies emblavées ne devraient pas dépasser 170 000 hectares, contre 735 000 lors de la dernière campagne.
Moins de 2% du coton malien est transformé localement, grâce à l’artisanat et à la Compagnie malienne du textile (COMATEX) de Ségou, à 240 km de la capitale. Partant de ce constat, la 4ème édition du Festival panafricain de la cotonnade veut promouvoir la transformation locale comme alternative au chômage et pour réduire l’immigration irrégulière. C’est une initiative de l’Association des jeunes pour la valorisation du coton (AJVC) et du gouvernement malien. « L’enjeu de la transformation locale est très important, au regard du prix du coton sur le marché international que nous ne maîtrisons pas. Il faut vendre une partie du coton transformée en tissus pour plus de revenus, plus d’emplois et moins d’immigration. Cela impactera aussi les recettes de l’État avec les impôts et les taxes », explique Abdel Rahamane Sy, Président de l’AJVC.
La 4ème édition du festival se déroule dans un contexte de crise pour le secteur cotonnier. Plusieurs localités ont refusé la culture du coton à cause de prix d’achat peu attractifs. La campagne 2020 – 2021 devrait enregistrer une chute d’environ 77%, avec 310 000 balles produites contre 1,35 million en 2019 – 2020, selon le département américain de l’agriculture (USDA). Mais les producteurs du cercle de Kita, dans la région de Kayes, n’ont pas baissé les bras. Selon les organisateurs du festival, la zone est aujourd’hui à « 75, voire 80%, dans l’atteinte de ses objectifs en termes de production ». C’est ce qui explique le choix de Kita pour abriter le Festival panafricain de la cotonnade. « Nous avons organisé cet événement pour promouvoir tous les acteurs évoluant dans la chaîne de valeurs de la filière coton. Les travailleurs qui évoluent dans ce secteur n’arrivent pas à avoir d’événements appropriés pour cela », poursuit Abdel Rahamane Sy. C’est pourquoi une foire de 40 à 50 stands pour les acteurs locaux sera organisée en marge du festival.
Boubacar Diallo
Source : Journal du Mali