À ce jour, le pays compte officiellement 194 décès, un chiffre en nette augmentation ces dernières semaines tout comme le nombre de cas recensés lors de cette deuxième vague de Covid-19. Les cas graves sont de plus en plus nombreux et les centres de prises en charge comme celui de l’hôpital du Mali sont débordés.
Une centaine de personnes entourent par petit groupes le bâtiment de prise en charge des cas de Covid-19 de l’hôpital du Mali. En silence, elles attendent d’avoir des nouvelles de leurs proches ou tout simplement leur tour pour un test.
« On est venus, ça fait une heure de temps, le malade est toujours dans l’ambulance et on attend la prise en charge. Peut-être qu’ils sont débordés, je sais pas, mais ce n’est pas quand même normal, les dispositions doivent être là, quand un malade vient, il doit être pris en charge, c’est une urgence », estime un patient, chez qui l’exaspération monte.
Impossible pour les accompagnants d’entrer à l’intérieur pour éviter les contaminations. Dans les locaux, le personnel peine à suivre. « Il y a trop de malades pour le nombre de docteurs présents. Dieu merci mon père arrive à parler, je l’ai eu au téléphone, il est sous oxygène, mais de son propre aveu, le suivi est très difficile », témoigne Nana, dont le père est hospitalisé depuis trois jours.
Depuis une semaine, les effectifs en charge du Covid-19 à l’hôpital du Mali ont été doublés, mais cela reste insuffisant pour les 80 malades hospitalisés ce jour. Mais pour le professeur Yena, chirurgien thoracique à l’hôpital, il faut en faire plus. « Il n’y a pas de politique véritable du développement des mesures barrières. Dans les mairies, les mariages continuent comme si de rien n’était, les décès, les obsèques, c’est pareil, et même les réunions, au lieu de faire du télétravail, il y a beaucoup de gens qui restent ensemble », s’agace-t-il.
Au 13 décembre, le Mali comptabilise près de 2 000 cas actifs de maladie à coronavirus, un chiffre en augmentation de près de 80% par rapport à la semaine précédente. 194 personnes sont décédées du Covid-19 dans le pays.
Avec notre correspondant à Bamako, Kaourou Magassa
Source: RFI