Suite à l’intervention de l’huissier de Mamadou Synsy Coulibaly, Me Balla Camara dans les locaux du CNPM, le lundi 14 décembre 2020, le pôle d’avocats de Amadou Diadié Sankare a animé une conférence afin de prendre l’opinion publique malienne à témoin. Ces avocats ont qualifié cette tentative de changement de serrures des locaux du CNPM de « brigandage » et ont promis de saisir la justice pour réparation. Selon eux, la décision de rétractation que disposait cet huissier ne signifie en aucun cas l’expulsion de Amadou dit Diadié Sankaré encore moins l’élection de son adversaire Mamadou Sinsy.
Les avocats de M. Amadou dit Diadié Sankaré disent avoir été surpris de constater que l’huissier du président sortant ait tenté de procéder à une exécution qui n’est mentionnée dans la décision de justice.
Pour eux, cette décision de rétractation ne demande nulle part l’expulsion de Amadou dit Diadié Sankaré dans les locaux du CNPM.
De ce fait, ils qualifient de « brigandage » cette tentative de changement des serrures des entrées du siège du Conseil National du Patronat du Mali (CNPM) par l’huissier Balla Camara : « on doit punir un tel acte dans un pays de droit » a indiqué l’un des avocats de Diadié, Maitre Badian Hagge, avocat à la cour.
Accompagnés par certains membres du bureau de Amadou Diadié Sankaré, maitre Badian Hagge a condamné avec la dernière rigueur l’intervention d’un huissier au siège du patronat sans aucun fondement juridique : « cet acte est illégale et très grave » a-t-il indiqué.
En d’autres termes, c’est une tentative de prendre en otage, selon lui, l’opinion publique afin de faire croire que c’est Mamadou Sinsy Coulibaly le président du CNPM. Alors que pour lui, « il n’en est rien, Amadou dit Diadie Sankaré demeure le président du CNPM jusqu’ a preuve du contraire ». Et cela depuis le 10 octobre 2020, date de la fin du mandat de Mamadou Sinsy Coulibaly.
Il a rappelé que c’est une ordonnance gracieuse qui a permis à Amadou Diadié d’occuper les locaux du CNPM et d’y exercer les fonctions de président. « Depuis ce jour, aucune décision n’a été rendue pour dire que Diadié doit quitter les locaux du patronat », a-t-il indiqué.
A le croire, la décision de rétractation de l’ordonnance d’installation de Amadou Diadié Sankaré ne signifie pas son expulsion. Cette décision est sensée annuler, selon lui, l’ordonnance de l’installation de Diadié Sankaré qui a déjà posé beaucoup d’actions en tant que président du CNPM.
Selon lui, non seulement cette décision n’indique pas que M. Mamadou Sinsy Coulibaly est le président du CNPM, elle n’indique pas non plus que Amadou dit Diadié Sankaré doit être expulsé des locaux du patronat.
Cela va être décidé, à leur dire, à l’issue d’une procédure judiciaire qui est en cours pour trancher le litige.
En ce qui Concerne l’action menée par l’huissier Balla Camara, à travers le changement des serrures des locaux du CNPM, le pôle d’avocats qui soutien Diadié trouve que c’est de l’abus, voire une violation flagrante d’une décision de justice : « dans le jugement qui lui a été rendu, il ne ressort nulle part qu il doit faire un commandement de casser les portes ou de dire au gens de virer des locaux », a précisé maitre Hagge, avant d’ajouter que l’acte ne restera pas impuni : « c’est de la préméditation, une menace qu’il a, après, mis à exécution » a indiqué l’avocat.
Une occasion pour lui d’interpeler toutes les forces de l’ordre et de sécurité, du fait que l’huissier était accompagné par certains éléments des forces de sécurité.
Il les a appelés à toujours prendre le soin de consulter un juriste avant procéder à une exécution des décisions de justice.
Une chose qui pourrait les éviter, selon lui, de tomber dans les manipulations de ce genre, puisque ce que les forces de l’ordre ne savaient pas dans cette histoire, c’est que « l’huissier n’avait pas une décision qui lui permettait de faire un acte d’exécution ».
La seule exécution qu’il pouvait faire, selon lui, était de faire uniquement la signification du jugement qui a été rendu.
Par ailleurs, les avocats de Diadié ont promis de saisir la justice afin de punir cette violation : « il va répondre tout naturellement, puisque par cet acte, nous sommes en insécurité face à des agents assermenté de l’Etat qui peuvent permettre des exécutions sans aucune décision de justice » a-t-il conclu.
Issa Djiguiba
Source: Le Pays