Une nouvelle variante du Covid-19 a été identifiée au Royaume-Uni ces derniers jours. Signalée à l’Organisation mondiale de la Santé, elle a été identifiée chez plus de 1 000 patients britanniques.
Des chercheurs ont découvert une nouvelle souche de Covid-19, identifiée chez plus de 1 000 patients britanniques. L’Organisation mondiale de la santé a été alertée et le consortium scientifique britannique Covid Genomics UK travaille actuellement sur ce sujet. Il précise que cette variante porte un ensemble de mutations, dont une spécifiquement sur la protéine Spike, à savoir la clef qu’utilise le virus pour pénétrer dans nos cellules.
Rien n’indique pour l’instant que cette mutation rend cette clef plus efficace, et donc le virus plus contagieux. Une mutation de virus est simplement une copie du virus avec une erreur. Quand le virus pénètre dans nos cellules, il les « pirate » pour qu’elles se mettent à se dupliquer. Parfois, il peut y avoir des erreurs dans ce processus. « C’est comme si on le recopiait avec une faute de frappe », ironise le professeur Patrick Berche, microbiologiste et membre de l’Académie de médecine.
Faut-il s’en inquiéter ?
Pour le moment, il n’y a pas d’inquiétude à avoir. Les mutations de virus apparaissent naturellement lorsqu’il se réplique et circule dans une population donnée. En langage scientifique, une mutation est donc quelque chose de très banal. Il existe environ 12 000 versions différentes du virus Covid-19.
« Tous les virus, normalement, mutent, à cause des erreurs des enzymes qui les recopient. C’est un phénomène tout à fait naturel ! Nous avons trouvé beaucoup de mutations un peu partout sur la planète, mais elles sont, la plupart du temps, dans des zones silencieuses, donc, sans aucune conséquence. Si cette mutation survient dans une zone importante du virus, comme le gêne de la protéine Spike, qui est un facteur de virulence essentiel, on peut se demander si cela peut avoir une conséquence sur les vaccins et sur la virulence ainsi que la contagiosité », détaille le professeur Patrick Berche.
Les vaccins testés sur de nombreux virus mutants
La protéine Spike est la cible des vaccins développés. On pourrait ainsi craindre que si elle change au gré d’une mutation, cela pourrait affecter l’efficacité des vaccins. Mais il y a des milliers de variations du coronavirus qui affectent toutes les personnes contaminées, notamment celles qui ont participé aux essais cliniques. Par conséquent, les vaccins ont déjà été testés sur un bon nombre de virus mutants.
L’autorité américaine du médicament a rendu publique les données de l’essai clinique du laboratoire Moderna. Ces données confirment ce qu’avait annoncé le laboratoire par communiqué de presse il y a un mois, puisque l’efficacité de ce vaccin est évaluée à 94,1 %. Aucun effet secondaire grave n’a été répertorié. Ceux enregistrés sont classiques pour un vaccin : douleurs à l’endroit de l’injection, fatigue, maux de tête ou douleurs musculaires. Pour les personnes vulnérables, âgées de plus de 65 ans notamment, le vaccin est efficace à 86 %, et il empêche les formes graves.
L’autorité américaine se réunit justement ce jeudi pour décider si elle autorise ou non en urgence l’usage de ce vaccin, comme elle l’a fait pour celui de Pfizer la semaine dernière.
Que se passe-t-il après une hospitalisation ?
Plus de 2 000 patients français ont été suivis pendant deux mois après avoir été hospitalisés pour Covid-19. Résultat : 20 % d’entre eux ont été ré-hospitalisés dix jours après leur sortie initiale de l’hôpital, que ce soit pour cause de Covid-19 ou autre pathologie. Cette statistique apporte un enseignement majeur, notamment pour les autorités sanitaires. En effet, « l’après-Covid » risque d’avoir un impact significatif sur les hôpitaux.
RFI